Florida Man : la campagne de Ron DeSantis est-elle terminée avant même d’avoir véritablement commencé ?

Florida Man : la campagne de Ron DeSantis est-elle terminée avant même d’avoir véritablement commencé ?
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Ce weekend, les chiffres relatifs aux réserves financières des différents candidats à l’élection présidentielle américaine ont été publiés pour la première fois. Qu’en ressort-il ? La campagne du républicain surmédiatisé Ron DeSantis ne se contente pas de perdre de l’argent ; l’écart qui le sépare du favori Donald Trump se creuse, plutôt que de représenter un réel danger pour l’ancien président.

Pourquoi est-ce important ?

Ron DeSantis a été pendant un temps considéré comme l'étoile montante du Parti républicain, mais il semble avoir déjà perdu ce statut. En attendant, le Parti républicain cherche encore la réponse à la question "Trump ou pas Trump ?". Les candidats qui ne sont pas prêts à s'opposer frontalement à l'ancien président ne semblent pas être en mesure de le perturber pour le moment.

DeSantis emploie 92 personnes à temps plein pour sa campagne ; Biden… 4

Dans l’actualité : Le gouverneur de Floride a levé plus de 20 millions de dollars au cours du deuxième trimestre et a déjà dépensé 40 % de cette somme.

  • Mais… DeSantis a désespérément besoin de plus d’argent s’il veut rattraper Trump.
    • Trump a collecté moins d’argent que DeSantis, mais il lui reste deux fois plus à dépenser.
  • Autre mauvaise nouvelle pour DeSantis : les deux tiers des 20 millions qu’il a récoltés provenaient de donateurs qui ont apporté chacun 3.300 dollars et ont donc atteint leur limite légale. Il ne peut donc plus faire appel à ces personnes.
  • La campagne de DeSantis a employé 92 personnes à temps plein, soit le plus grand nombre d’employés parmi tous les candidats du GOP.
    • En comparaison, à peine 1,1 million de dollars a été dépensé dans le cadre de la campagne de réélection de Joe Biden au deuxième trimestre et seulement quatre personnes ont été engagées à temps plein.
  • Récemment, une douzaine d’employés de DeSantis ont été licenciés pour réduire les coûts.

Les chiffres en disent long

Zoom sur les chiffres : Les chiffres ci-dessus indiquent que la solvabilité pourrait être une menace pour la campagne de DeSantis.

  • Il a cependant présenté sa capacité à collecter des fonds comme une mesure clé de son succès.
  • Mais la campagne est loin d’être un succès : au début de l’année, son déficit par rapport à Trump était de 6 %, selon le site électoral FiveThirtyEight. Aujourd’hui, Trump obtient un peu moins de 50 % dans le même sondage, tandis que DeSantis est tombé à 21 %.
  • Depuis que DeSantis a annoncé sa campagne le 24 mai, il n’a gagné que 0,4 point de pourcentage dans la moyenne des sondages nationaux.

Comment battre Trump ?

Zoom arrière : Ce n’est pas seulement une question de solvabilité financière, c’est aussi une question de stratégie.

  • Une perception négative émerge discrètement autour de la campagne de DeSantis.
  • L’empire médiatique Murdoch (WSJ, New York Post, Fox News) se tourne vers d’autres candidats.
  • Murdoch, qui a souvent montré son aversion pour Trump, reviendra vers lui s’il pense que Trump peut gagner.
  • Cette perception négative plane également sur la personnalité de DeSantis. Il donne l’impression d’être trop sûr de lui et peu sympathique. Il a du mal à établir rapidement un lien personnel avec les personnes qu’il rencontre et évite les entretiens individuels avec la presse traditionnelle.
  • En outre, la campagne ne semble pas avoir de stratégie claire pour faire tomber Trump : les projets en matière d’économie et de politique étrangère n’ont que peu d’importance.
  • Parce que la foule MAGA (« Make America Great Again« ) ne s’intéresse guère à la politique. Elle est surtout fan du « personnage Trump », le milliardaire qui se bat contre les grands médias, contre « l’État profond » (« Deep State« ), et contre tout ce qui pue l’establishment.
  • Le seul objectif devrait être d’empêcher Trump d’obtenir l’investiture, mais il semble qu’il n’y ait aucun plan à cet égard.

Oui mais… DeSantis a encore le temps de renverser la vapeur, puisque les premières primaires n’auront lieu qu’en janvier 2024. Mais au cours de ces six mois, une série de choses pourraient également mal tourner pour l’homme qui a brièvement semblé être l’élu du GOP.

(JM)

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