Alors que le propriétaire de Twitter, Elon Musk, redouble d’efforts et d’inventivité pour générer toujours plus de revenus pour son réseau social, ce dernier est loin de briller par sa situation financière, notamment à cause de revenus publicitaires qui prennent l’eau.
Dans l’actu : Un tweet pour le moins alarmiste d’Elon Musk publié sur le réseau social tôt samedi.
- L’entreprise de réseaux sociaux est toujours dans une situation financière critique, a-t-il annoncé: elle n’arrive pas à générer un flux de trésorerie positif, en raison d’une baisse drastique des recettes publicitaires de -50% et d’une dette écrasante.
- Selon le New York Times, qui cite un document interne, les revenus publicitaires de Twitter aux États-Unis ont chuté de 59% entre début avril et début mai, par rapport à l’an dernier.
- Lorsqu’il a fait l’acquisition de Twitter l’an dernier pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a aussi hérité d’une dette colossale de 13 milliards de dollars.
- Et l’urgence se fait sentir dans le chef du milliardaire: « Il faut atteindre un flux de trésorerie positif avant de pouvoir s’offrir le luxe de quoi que ce soit d’autre », a-t-il ajouté.
L’arbre qui cache la forêt ?
Entre les lignes : La situation financière de Twitter est-elle pire qu’annoncée ?
- En avril dernier, Elon Musk avait assuré à la BBC que la plateforme était désormais « à peu près à l’équilibre », c’est-à-dire qu’elle aurait atteint la rentabilité, et que la plupart de ses annonceurs étaient revenus.
- Aurait-il enjolivé la réalité pour ne pas faire davantage fuir les investisseurs et annonceurs? Il faut dire que Twitter a du mal à attirer les annonceurs, qui ont déserté le site depuis que Musk l’a repris. Ils craignent pour la qualité des contenus, la stabilité des emplois et l’avenir du réseau social.
- Selon des données de Sensor Tower, une société d’intelligence économique, publiées par CNN, seuls 43% des 1000 premiers annonceurs de Twitter en septembre 2022, avant le rachat par Musk, étaient encore présents sur la plateforme en avril 2023.
- « Cela a été extrêmement difficile. En gros, nos revenus sont réduits de moitié parce que nous n’avons pas respecté les règles », a déclaré Elon Musk lors d’un événement Twitter Spaces livestream le mois dernier. Il a ajouté que Twitter avait eu « beaucoup de mal à atteindre le seuil de rentabilité ».
- Des craintes qui se sont sans doute encore renforcées après la restriction du nombre de tweets pouvant être consultés, et le débarquement de Threads, du rival Meta, qui marche sur les plates-bandes de l’oiseau bleu. Elon Musk n’hésite pas à l’accuser de tricherie.
- Pour redresser la barre, Musk avait pourtant recruté Linda Yaccarino, ex-dirigeante chez NBCUniversal, pour le remplacer en tant que CEO. L’homme d’affaires compte sur son impressionnant CV et son expertise en matière de publicités pour reconquérir les annonceurs. Mais il faudra user de patience…
- Il a également mis en place plusieurs mesures (très controversées) visant à réduire les coûts ou à augmenter les revenus sur le site. Il a notamment attribué une coche bleue aux abonnés de Twitter Blue, un service payant qui offre des fonctionnalités supplémentaires, et instauré un paywall pour Tweetdeck, une application qui permet de gérer plusieurs comptes Twitter. Sans compter les licenciements à tour de bras depuis sa prise de fonction…
Conclusion : Twitter est donc dans une situation délicate, mais pas désespérée… Pour le moment. Reste à voir si les nouvelles orientations prises par l’entreprise lui permettront de se redresser et de fidéliser ses utilisateurs et ses annonceurs, où s’ils déserteront une fois pour toutes le réseau social… Les mois à venir devraient être décisifs.