Fort de son expérience sur ses terres, BYD veut utiliser au Chili une nouvelle technique d’extraction du lithium. Une méthode plus rapide qui doit permettre au constructeur chinois de prendre une longueur d’avance sur ses rivaux pour ce matériau essentiel à la fabrication des batteries de ses véhicules électriques.
Pourquoi BYD, géant chinois des véhicules électriques, veut exporter les techniques chinoises d’extraction du lithium au Chili
Pourquoi est-ce important ?
Dans le boom des véhicules électriques, les batteries constituent le nerf de la guerre. Et pour les fabriquer, il faut mettre la main sur nombre de matériaux plus ou moins rares, dont le lithium. Via des méthodes finalement très peu respectueuses de l'environnement.Dans l’actu : BYD veut exporter sa technique au Chili.
- Dans une interview accordée à Bloomberg, un haut responsable de BYD a annoncé que son entreprise avait l’intention d’exporter au Chili une méthode chinoise d’extraction du lithium.
- Cela permettrait à l’entreprise d’obtenir davantage de lithium, plus rapidement.
Le détail : de quoi parle-t-on ?
- La technique préconisée par BYD est connue sous le nom « d’extraction directe de lithium » (DLE). Cela permet de puiser directement dans les salines, plutôt que de pomper la saumure puis de la placer dans des nacelles d’évaporation, détaille Business Insider.
- Ce qui permet donc, in fine, d’extraire le lithium plus rapidement.
- BYD est actuellement en train de négocier avec les autorités chiliennes ainsi qu’au moins une entreprise minière locale (SQM) pour y déployer cette technique.
- « BYD est prêt à apporter au Chili une technologie DLE avancée. Nous allons aussi développer des brevets de R&D localement et offrir des brevets gratuits au gouvernement chilien pour aider le Chili à développer cette industrie », a déclaré Stella Li, vice-présidente exécutive de BYD, à Bloomberg.
Contexte : la bataille pour le lithium sera rude.
- Au rythme actuelle, la demande galopante de véhicules électriques à travers le monde va provoquer une nette réduction des réserves de lithium dans les années à venir.
- Selon un récent rapport de Benchmark Minerals, l’industrie des batteries doit investir au moins 514 milliards de dollars sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement pour répondre à la demande prévue en 2030. Quasiment la moitié de ces investissements devront être dirigés vers l’extraction de matières premières critiques (nickel, lithium, cobalt, manganèse, etc).
- Pour ce qui est du lithium, il nécessite à lui tout seul 51 milliards de dollars d’investissements, estime Benchmark Minerals.
- « Le lithium, plus que toute autre partie de la chaîne d’approvisionnement, constituera le goulot d’étranglement de la croissance de l’industrie des batteries », lit-on dans le rapport. « Pour mettre l’ampleur du défi du lithium dans son contexte, il faudra plus de lithium en 2030 qu’il n’en a été extrait entre 2015 et 2022. »
- De quoi mieux comprendre l’attrait d’un constructeur tel que BYD pour l’autorisation à utiliser des méthodes d’extraction plus rapides ailleurs dans le monde dont au Chili, où se trouvent de très grandes réserves.
- Au cours du premier trimestre 2023, BYD a délogé Volkswagen du trône sur lequel le constructeur allemand était installé en Chine depuis plus de quinze ans, devenant le premier vendeur du pays. Au cours de cette période, l’entreprise chinoise y a vendu plus de 440.000 véhicules.
- Lors du deuxième trimestre, les ventes totales de BYD ont atteint plus de 700.000 véhicules à énergie nouvelle (hybrides ou électriques). Une augmentation de 30% sur un an et, forcément, un record pour l’entreprise.