Dans l’actu : un haut dirigeant chinois du solaire arrêté en Allemagne.

• En début de semaine, la police fédérale allemande a arrêté un cadre supérieur d’une entreprise chinoise active dans le photovoltaïque.
• Il a ensuite été amené devant un procureur pour être interrogé.

Le détail : arrêté dès son arrivée en Bavière.

• Alors qu’il se rendait à Munich pour participer au salon Intersolar Europe, l’homme d’affaires chinois a été cueilli par la police fédérale allemande dès son arrivée à l’aéroport.
  • Son identité n’a pas été confirmée par la justice allemande, mais il s’agirait d’un haut responsable de l’entreprise Jiangsu Green Power New Energy.
• L’affaire a d’abord été rapportée – à grand fracas – par plusieurs médias étatiques chinois, avant d’être confirmée par la justice allemande elle-même.
• L’homme a en effet été ensuite interrogé par le parquet d’Augsbourg, avant d’être relâché, sous conditions.
• Certaines sources chinoises, mais aussi Bloomberg, ont indiqué que le dirigeant chinois avait reçu une interdiction de quitter le territoire allemand.
  • Toutefois, l’Association chinoise de l’industrie photovoltaïque, qui avait été la première à annoncer l’arrestation, a assuré que l’homme avait simplement été arrêté pour apporter son aide à une enquête et qu’il était déjà libre comme l’air. Il aurait d’ailleurs pu participer au salon pour lequel il était venu en Allemagne.

Que peut-on bien lui reprocher ?

Les explications : pourquoi l’avoir arrêté ?

• S’il y a encore beaucoup de flou autour de cette affaire, Recharge a pu obtenir quelques informations auprès de l’avocate défendant le ressortissant chinois. Il n’aurait pas été arrêté simplement pour apporter son aide à une enquête, mais bien car de lourds soupçons pèsent sur lui.
• Les faits qui lui sont reprochés remonteraient aux années 2015-2017, avec un mandat d’arrêt prononcé en 2019.
• L’homme serait en fait soupçonné de violation de mesures antidumping prises à l’époque par l’UE contre les entreprises photovoltaïques chinoises.

Le contexte : des mesures aujourd’hui disparues.

• Il n’en a pas fallu plus pour que certains médias étatiques chinois tirent la sonnette d’alarme, craignant le début d’une vague de répression contre d’autres pontes de l’industrie solaire locale.
• Le procureur d’Augsbourg a toutefois démenti ces rumeurs, expliquant que l’affaire en question concernait des faits passés.
• Il y a quelques années, la justice allemande avait effectivement émis plusieurs mandats d’arrêt à l’encontre de cadres supérieurs chinois du solaire : ce ne serait donc « que » la suite de ces affaires.
  • Dans la foulée, les grandes entreprises chinoises du secteur ont d’ailleurs assuré auprès de Yicai qu’il n’y avait aucun problème dans leurs relations actuelles avec l’Allemagne
• En 2013, l’UE avait imposé des mesures antidumping et antisubventions sur les produits solaires chinois, tels que les panneaux. Les fabricants qui en vendaient en dessous du prix minimum fixé étaient alors tenus de payer des droits d’importation pouvant atteindre 64,9 %. Une mesure qui a pris fin en 2018, mais qui a donc vraisemblablement été outrepassée par certaines entreprises chinoises.