La chimie belge est confrontée à d’énormes problèmes : « Les usines tournent à la capacité la plus faible depuis les années 1980 »

Le secteur chimique et pharmaceutique reste important pour notre pays, mais il connaît des difficultés en raison de la concurrence étrangère. Il représente néanmoins de nombreux emplois. Business AM s’est entretenu avec Gert Verreth, porte-parole d’Essenscia, la « Fédération de la chimie et des sciences de la vie », au sujet de ces défis.

L’essentiel : le secteur belge des produits chimiques et pharmaceutiques est confronté à un affaiblissement de la compétitivité et à une baisse de la production. Cette situation est due à plusieurs facteurs. De plus, la vague de vieillissement de la population active entraîne un besoin important de talents. À long terme, c’est une menace pour le secteur.

  • « En Belgique, nous avons des entreprises de classe mondiale, mais en raison d’une combinaison de facteurs, le secteur chimique et pharmaceutique est confronté à la concurrence. Les coûts de l’énergie ont incroyablement augmenté. C’est un handicap concurrentiel que nous avons en Europe par rapport au reste du monde », explique Verreth.
  • Mais il y a également des facteurs nationaux qui donnent un désavantage aux entreprises belges, par rapport aux autres entreprises européennes. « Le système belge d’indexation automatique des salaires protège le pouvoir d’achat des citoyens, mais fait que nos entreprises ont vu leurs coûts salariaux augmenter d’environ 20 % en deux ans ».
  • « L’année dernière, la production de l’industrie chimique a chuté de 7%. C’est la plus forte baisse depuis 15 ans. Nos usines tournent à un rythme particulièrement bas, de l’ordre de 65 %. La moyenne est de 78 à 80 %. Cela nous inquiète. Ce taux de 65 % est d’une faiblesse inouïe. Pour retrouver un tel niveau, il faut déjà remonter au début des années 80 ».
  • Mais il y a, en plus, un défi de taille qui attend le secteur : « L’afflux de personnel depuis les domaines scientifiques et techniques est trop faible pour pourvoir les emplois sur le marché du travail. Dans notre secteur, la vague de vieillissement de la population active commence à se faire sentir. Actuellement, un travailleur sur trois dans la chimie et la pharmacie a plus de 50 ans. Dans les 10 à 15 prochaines années, environ 35.000 personnes vont partir et devront être remplacées », conclut Verreth.

(CP)

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