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La Belgique est-elle en train de devenir la risée de l’Europe ?

La Belgique est-elle en train de devenir la risée de l’Europe ?
Alexander De Croo – Getty Images

Cela n’a pas échappé à des économistes comme Bart Van Craeynest (Voka) et Johan Van Gompel (KBC) : dans les dernières prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI), la Belgique se trouve en queue de peloton européen.

L’actualité : le FMI s’attend à ce que l’économie belge n’augmente en moyenne que de 1,2 % par an entre 2024 et 2028. En Europe, seule l’Italie présente des perspectives plus sombres. Si l’on considère tous les pays industrialisés, la Belgique dépasse également le Japon.

Conséquences politiques : les élections législatives sont prévues pour le printemps 2024. Les perspectives maigres sont donc essentiellement une mauvaise nouvelle pour les prochains gouvernements.

  • Les perspectives de croissance de nos principaux partenaires commerciaux, l’Allemagne, les Pays-Bas et la France, s’élèvent en moyenne à 1,5 % par an. La Belgique ne risque donc pas de décoller.
  • Autre mauvaise nouvelle : la marge de manœuvre des gouvernements pour mener une politique budgétaire expansionniste – stimuler l’économie par des réductions d’impôts ou des investissements publics – est pratiquement inexistante en raison de la mauvaise santé financière de l’État.
  • Les estimations de plusieurs institutions tirent la sonnette d’alarme : la Belgique risque d’accumuler d’importants déficits budgétaires dans les années à venir si les politiques restent inchangées. Pour endiguer cette hémorragie, ce n’est donc pas une politique budgétaire expansionniste qui s’impose, mais une politique budgétaire restrictive : réduction des dépenses publiques ou – comme l’a récemment proposé le PS – augmentation des impôts.

Le pire déficit de l’UE en 2028, selon les chiffres du FMI.

Pas de solution miracle : Il n’existe donc pas de solution miracle pour sortir l’économie belge des dernières places en termes de croissance économique. Seules des réformes structurelles semblent susceptibles d’apporter un soulagement à moyen terme.

  • Dans son dernier rapport national pour la Belgique, le FMI a réitéré son appel de longue date à réduire les dépenses publiques actuelles (telles que le fardeau des pensions) afin de libérer plus de marge financière pour s’engager dans des politiques de relance par le biais de l’investissement public.
  • Le FMI estime également que « de nouvelles réformes du marché du travail et de la production sont essentielles pour améliorer la productivité et la compétitivité et relancer la croissance ».
  • Ces maigres perspectives de croissance rendent encore plus importante la poursuite urgente des réformes structurelles. Le potentiel de faire mieux est énorme », a réagi Bart Van Craeynest, économiste chez Voka, sur Twitter. Un potentiel à 40 milliards d’euros, estime l’économiste.

(JM)

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