Les prix des maisons dans l’UE connaissent la plus grande baisse depuis 2009. Dans certains pays, les prix de vente baissent jusqu’à 15%. En Belgique, cependant, les prix restent stables. Business AM en a parlé avec Kristophe Thijs de la Confédération des professions immobilières en Flandre.
Les prix de l’immobilier dans l’UE enregistrent leur plus forte baisse depuis 2009 : « Attendre n’est pas une bonne stratégie pour les acheteurs en Belgique »
Pourquoi est-ce important ?
Les prix de l'immobilier en Europe ont connu une augmentation significative au cours des 2 à 3 dernières années. Dans les pays où cette augmentation était la plus élevée, les prix baissent maintenant jusqu'à 15%.- « Les gens ont pu emprunter à très bon marché pendant très longtemps. Maintenant, les taux hypothécaires augmentent et vous êtes vite à 3,5% », indique Kristophe Thijs, directeur de la communication de la Confédération des professionnels de l’immobilier de Flandre (CIB). « Cela a oscillé autour de 1% pendant des années. Les prix de l’immobilier et les taux hypothécaires ont nécessairement un impact l’un sur l’autre. C’est l’explication de la forte baisse des prix en Europe que nous constatons maintenant. »
- Alors que les prix baissent aux Pays-Bas, par exemple, notre pays connaît plutôt une stabilisation. Thijs explique la différence : « En principe, le pouvoir d’achat du Belge ne diminue pas. Nous connaissons encore des hausses de prix. Nous pouvons les absorber, car notre salaire augmente en même temps que l’inflation. Beaucoup d’autres pays européens ne connaissent pas ce principe, ce qui fait que les gens ne peuvent tout simplement plus se permettre d’acheter une maison et que les prix chutent automatiquement. Chez nous, le plus gros du choc est absorbé par l’indexation des salaires. »
Attendre ou acheter ?
- « On entend parfois des bruits sur le marché : il vaudrait mieux attendre un peu avant d’acheter une maison. Je conseille de ne pas le faire, car nous avons une tradition dans notre pays selon laquelle les prix des maisons ne baissent pas. Vous pouvez prendre le risque d’adopter une attitude attentiste pour les maisons très énergivores, mais sachez qu’il faut beaucoup d’investissements pour les amener au niveau d’énergie bientôt obligatoire », conseille Thijs.
- « Nous avons connu ces dernières années un marché où les maisons étaient vendues en deux jours. Maintenant, une maison reste en vente en moyenne 80 à 90 jours. Il est à nouveau possible de négocier le prix d’une maison. Il y a des offres, des allers-retours. L’agent immobilier à de nouveau un sens et doit agir en tant qu’intermédiaire. »
- « Avant, nous savions au fond de nous que chaque maison serait en fin de compte vendue au prix demandé. Et ces situations insensées se sont retournées contre nous. Désormais, le marché s’est normalisé. Nous connaissons à nouveau un marché pré-pandémie. Au final, c’est le marché que l’on préfère. »
(SR)