Alors qu’elle est l’une des rares entreprises technologiques américaines à ne pas avoir largement coupé dans ses effectifs, malgré les difficultés rencontrées, Apple doit faire face à un grand nombre de départs de personnages clés.
L’actualité : la firme de Cupertino est confrontée à un défi de taille, alors qu’elle fait face à une rotation sans précédent dans ses rangs exécutifs.
Le détail : depuis la mi-2022, Apple a dû faire ses adieux à une douzaine de cadres de haut rang, rapporte Bloomberg.
- La plupart de ces personnes portaient le titre de vice-président et occupaient un poste juste en dessous de celui du PDG de l’entreprise, Tim Cook.
- Elles étaient en effet responsables au quotidien de nombreuses fonctions essentielles au sein de l’entreprise, telles que la conception industrielle (Evans Hankey), la boutique en ligne (Anna Matthiasson), les systèmes d’information (Mary Demby), les efforts d’Apple dans le cloud (Michael Abbott), les aspects de l’ingénierie matérielle et logicielle (David Smoley), les questions de confidentialité (Jane Horvath), les ventes sur les marchés émergents (Hugues Asseman) ou encore les services des abonnements (Peter Stern) et des achats (Tony Blevins).
Zoom arrière : au cours des dernières années, Apple n’a perdu qu’un à deux vice-présidents par an. Mais on en est loin avec 11 départs actuels en moins d’une année.
À noter : ces départs sont d’autant plus remarquables qu’ils ne sont pas liés à une retraite anticipée, à un démarchage, ni à des pressions de la part d’Apple pour que ces personnes démissionnent.
- Évidemment, ces postes ne sont pas restés vacants très longtemps. En parallèle de ces départs, Apple a enregistré un afflux de nouveaux cadres.
- La firme de Cupertino a également pioché dans ses équipes pour combler les vides, en promouvant des subordonnés directs, en partageant les tâches entre plusieurs employés ou en transférant les fonctions à des pairs.
Comment expliquer cette vague de départ ?
Pour une majorité des démissionnaires, cela faisait plus de 15 ans qu’ils travaillaient pour Apple. On peut donc imaginer qu’ils avaient envie de changer d’air. Pourtant d’autres avaient encore de belles années devant eux chez Apple et des échelons à gravir. Alors, pourquoi abandonner maintenant ?
L’évolution de la firme de Cupertino au cours des dernières années pourrait avoir joué un rôle dans leur décision.
- Au cours des 20 dernières années, Apple a énormément changé, pesant toujours plus lourd à l’échelle mondiale. Elle est aujourd’hui l’entreprise la plus valorisée au monde. De quoi mettre la pression sur certains de ses dirigeants.
- Elle s’est également fortement bureaucratisée, concentrant toujours plus le pouvoir dans les mains de quelques-uns. De quoi, là encore, augmenter la pression sur les épaules de certains.
- À moins que la raison principale ne soit plus simple, d’ordre financier. Les difficultés rencontrées par l’entreprise pourraient en effet avoir contribué au départ de certains.
- En 2022, Apple a perdu 30 % de sa valeur. Or, bon nombre de vice-présidents de l’entreprise touchaient une partie de leur salaire en action. La chute de la firme a donc fait baisser leur revenu.
- D’autres pourraient simplement s’être sentis floués qu’Apple décide de réorienter une partie des ressources vers des initiatives à plus long terme (véhicule autonome, casque de réalité mixte) au détriment de projets déjà bien installés.
Mais cette vague de départs pourrait n’être que le début, rapporte Bloomberg sur base de personnes proches de l’entreprise. Dans les années à venir, de nombreux vice-présidents d’Apple devraient se retirer, et ce, tout simplement pour prendre leur retraite.
- Bon nombre de personnes haut placées chez Apple sont âgées et travaillent au sein de l’entreprise depuis près de 20 ans. Il est donc assez normal qu’elles prennent leur retraite dans les années à venir.
En résumé : ces départs ne sont pas de mauvais augure pour Apple, bien qu’ils puissent indiquer que tout n’est pas rose en son sein, contrairement à ce que l’entreprise essaie de nous fait croire.