La France prépare-t-elle une « alliance nucléaire » au sein de l’Union européenne ?

La ministre française de l’Énergie Agnès Pannier-Runacher rencontre mardi 12 de ses homologues dans la capitale suédoise Stockholm. L’objectif : lancer une « alliance nucléaire » au sein de l’Europe.

Pourquoi est-ce important ?

Après la catastrophe nucléaire de Fukushima, de nombreux pays dans le monde ont paniqué et ont soudainement voulu sortir de l'énergie nucléaire le plus rapidement possible. Mais ces dernières années, le sentiment semble s'inverser de plus en plus. Même le Japon veut à nouveau construire des réacteurs nucléaires.

Dans l’actualité : Le cabinet de la ministre a confirmé les rumeurs au site Euractiv.

  • La ministre française rencontrera des représentants de la Bulgarie, la Croatie, l’Italie, la Pologne, la Finlande, les Pays-Bas, la Roumanie, la Slovaquie, la Hongrie, la République tchèque, la Slovénie et la Suède.
    • La Belgique « n’as pas reçu d’invitation formelle », confirme la ministre fédérale de l’Énergie, Tinne Van der Streaten, à la presse.
    • La Belgique compte sortir du nucléaire. La sortie était initialement prévue pour 2025, mais les deux réacteurs les plus récents vont être prolongés de dix ans.
  • Pour l’instant, cependant, aucun détail n’est connu sur la forme que prendrait une telle alliance. Les pays envisageraient de publier une déclaration commune, mais cela n’a pas encore été confirmé.
  • Selon le cabinet de la ministre française, ces pays veulent « envoyer un signal fort » concernant l’énergie nucléaire, qui est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques et assurer la sécurité énergétique de l’Europe, selon les porte-parole du ministère.

L’hydrogène d’origine nucléaire

À noter : Mme Pannier-Runacher souhaite également que la Commission européenne intègre l’hydrogène produit avec de l’électricité issue du nucléaire dans la stratégie de l’UE.

  • La ministre française frappe directement à la porte de la commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson. Elle lui a envoyé une lettre demandant que l’UE inclue le nucléaire parmi les sources d’énergie pouvant être utilisées pour produire de l’hydrogène vert.
  • La question a fait grand bruit début février après qu’il est apparu que l’Espagne et l’Allemagne étaient opposées à l’hydrogène nucléaire. Cette opposition a menacé d’interrompre la construction d’un important pipeline d’hydrogène entre Barcelone et Marseille, le projet BarMar.
  • À noter toutefois qu’en France, l’état du parc nucléaire national est à nouveau préoccupant : cette semaine, 17 réacteurs sur 56 sont à l’arrêt, contre 14 la semaine dernière, signale BFM Business. EDF prévoit de procéder à des maintenances de longue durée à partir du printemps, entraînant la mise à l’arrêt de nouveaux réacteurs. La France, pourtant grande défenseuse du nucléaire au nom de son autonomie énergétique, va se retrouver contrainte d’acheter de l’énergie aux pays voisins.

MB

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