Ce jeudi, Shell a annoncé les chiffres de ses bénéfices de 2022. En 115 ans d’histoire, ils n’avaient jamais été si élevés.
En 2022, Shell a réalisé les plus gros profits de son histoire
Pourquoi est-ce important ?
2022 a vu naître une crise énergétique parfois qualifiée de "sans précédent", les prix du gaz et de l'électricité ont atteint des sommets, et le pétrole n'a pas été en reste. Dans le même temps, les géants du secteur ont enregistré des profits records.Dans l’actu : Shell annonce des bénéfices historiques.
- En 2022, Shell a enregistré 42,3 milliards de dollars de bénéfices.
- Jamais le géant des hydrocarbures n’avait réalisé de tels chiffres depuis sa création.
Le détail : Q4 exceptionnel.
- Le bénéfice net ajusté de Shell est ressorti à 39,9 milliards de dollars.
- C’est plus du double du chiffre de 2021 (19,2 milliards de dollars).
- Le record précédent, atteint en 2008 (année de crise aussi), était de 31 milliards de dollars.
- Ce sont surtout les bénéfices du dernier trimestre de l’année qui ont surpris les analystes.
- En engrangeant un bénéfice net ajusté de 9,8 milliards entre octobre et décembre 2022, Shell a réalisé le deuxième meilleur trimestre de son histoire.
- Des chiffres démentiels principalement atteints grâce à l’activité gazière de Shell, et plus particulièrement grâce à ses opérations de négoce de gaz naturel liquéfié (GNL) à travers le monde.
- Globalement, les analystes s’attendaient à ce que ce chiffre se situe autour des 8 milliards.
Toujours plus d’investissements dans les énergies fossiles
Et maintenant : quelle transition ?
- Si ces résultats raviront les investisseurs, ceux-ci ne seront toutefois pas totalement rassurés.
- En effet, la division « bas carbone » de Shell a généré moins de 5% des profits du groupe sur l’année écoulée.
- Or, le principal enjeu pour les décennies à venir est de voir si Shell parviendra à maintenir son cap tout en se distançant du pétrole et du gaz.
- En 2022, Shell a dépensé deux fois plus d’argent dans sa division pétrolière (8,1 milliards de dollars) que dans des projets d’énergie renouvelable et des solutions énergétiques (3,5 milliards), souligne le Financial Times. En parallèle, 4,2 milliards de dollars ont encore été injectés dans le division gazière du groupe.
- Forcément, de nombreuses ONG ont vivement réagi à ces annonces :
- « Shell ne peut prétendre être en transition tant que les investissements dans les combustibles fossiles éclipsent les investissements dans les énergies renouvelables », a déploré Mark van Baal, fondateur de Follow This, un groupe d’actionnaires activistes.
- « Shell profite de la destruction du climat et de l’immense souffrance humaine », a dénoncé Elena Polisano, de Greenpeace UK, estimant que les dirigeants mondiaux « devraient forcer les méga-pollueurs historiques à alimenter » un fonds « pour les pertes et les dommages causés par la crise climatique ».
- De son côté, Shell a déclaré prévoir de payer 2,3 milliards de dollars supplémentaires d’impôts sur ses bénéfices de 2022 en raison de l’impact combiné des taxes mises en place dans l’Union européenne et au Royaume-Uni sur les bénéfices exceptionnels des groupes énergétiques.