Le secteur technologique s’est séparé de plus de 150.000 employés au cours des derniers mois. En cause, le contexte macroéconomique et les perspectives peu optimistes. À moins qu’un autre mobile n’ait joué dans la balance.
L’actualité : à elles seules, les principales entreprises technologiques américaines que sont Meta, Alphabet, Amazon et Microsoft ont licencié 50.000 personnes.
- Les ralentissements économiques liés à l’inflation et aux hausses des taux d’intérêt qui en ont découlé, ainsi qu’une mauvaise gestion des embauches durant la pandémie, font partie des arguments avancés par ces géants pour justifier leur décision.
- Les perspectives maussades pour les mois à venir ont également pesé dans la balance, ont-ils assuré.
Le détail : une quête d’automatisation aurait également motivé les Big Tech à revoir leur effectif à la baisse, selon un rapport de 365 Data Science consulté par Forbes.
- Ces derniers estiment en effet que les explications avancées par les entreprises sont tout à fait valables, mais que d’autres facteurs ont également joué dans la balance pour effectuer des économies.
Automatiser certains postes
Les experts se sont penchés sur les profils des personnes licenciées et en ont tiré plusieurs observations étonnantes :
- Tout d’abord, les experts ont été étonnés de constater que le niveau d’expérience moyen des personnes licenciées était de 11,5 ans. Il ne s’agissait donc pas de personnes engagées en surplus durant la pandémie.
- L’une des explications possibles à cela est tout simplement que les employés de longues durées sont plus chers que les nouveaux venus puisqu’ils bénéficient de meilleurs salaires.
- Se séparer de ces personnes permet de réduire les dépenses salariales.
- Ensuite, les experts ont noté que 28 % de toutes les mises à pied provenaient des ressources humaines (RH). Ils avancent deux hypothèses pour expliquer cela :
- La première est tout simplement liée aux licenciements de masse. En quête d’économie, les entreprises ont également réduit fortement leurs embauches, elles ont donc moins besoin de personnel RH.
- La seconde est qu’une majorité des ressources humaines peut être automatisée. Il existe déjà plusieurs plateformes visant à automatiser les tâches liées aux entretiens et aux embauches, dont la vérification des références ou des identités, ainsi que la réalisation d’évaluation de santé et de sécurité.
- Amazon a déjà utilisé l’IA pour identifier les employés sous-performants et les licencier.
- Un point qui expliquerait aussi pourquoi les ingénieurs logiciels font partie des profils les plus touchés par les licenciements. Une partie de leur travail peut être effectué par une IA.
De ces observations, on peut se demander si les géants de la technologie se sont effectivement développés trop vite, poussés par de mauvais calculs liés à la pandémie, ou si les innovations en intelligence artificielle et en automatisation n’ont pas créé une situation dans laquelle remplacer les gens par des machines est devenue le moyen le plus rapide de faire des économies.
Dans le cas présent, il y a certainement un peu des deux. La possibilité d’automatiser certains postes a en effet très bien pu contribuer à certains licenciements, même si le contexte macroéconomique et les perspectives pessimistes pour les prochains ont sans doute été les facteurs déclencheurs de la décision de se séparer d’une partie du personnel.