La ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) a renforcé la participation belge à la mission de formation de l’UE pour les soldats ukrainiens. En outre, la fourniture de véhicules blindés Lynx n’est pas exclue dans un avenir proche.
La Belgique renforce son soutien à l’Ukraine : 50 à 100 soldats pour la mission d’entraînement, mais pour les véhicules blindés, ce sera plus compliqué

Pourquoi est-ce important ?
Si l'on regarde la liste des pays qui ont apporté leur soutien à l'Ukraine, la Belgique se trouve quelque part en bas de la liste. Elle a principalement fourni 6 000 fusils, des missiles antichars, et récemment des camions Volvo et quelques mortiers. Les véhicules blindés et les chars viennent d'ailleurs, bien que quelque 700 véhicules soient en stock en Belgique, détenus par la société privée OIP.Dans l’actualité : la Belgique promet 50 à 100 soldats pour l’EUMAM, la mission européenne de formation des soldats ukrainiens.
- En octobre, l’Union européenne a décidé de lancer une mission de formation pour entraîner quelque 15 000 soldats ukrainiens. À l’origine, la part du travail était partagée entre la Pologne et l’Allemagne. La Pologne assurera la formation de base de 12 000 soldats et accueillera également le quartier général de la mission à Rzeszow, près de la frontière avec l’Ukraine.
- Les 3 000 soldats restants se rendront en Allemagne, où ils recevront une formation spécialisée en tir de précision, en désamorçage de mines ou en assistance médicale. Plusieurs pays se sont déjà engagés dans la mission : les Pays-Bas envoient 100 à 150 soldats pour une formation au déminage, l’Espagne veut donner à 400 Ukrainiens une formation au tir d’élite tous les deux mois, mais la Belgique prend également une part plus active à la mission.
- Le 28 octobre, le Conseil des ministres a approuvé la (modeste) participation belge : 16 soldats belges seront chargés de former 60 démineurs ukrainiens à partir de 2023. L’équipement, acheté pour la formation, serait ensuite remis aux soldats pour qu’ils l’emportent avec eux en Ukraine.
- Hier, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) a annoncé que la participation serait renforcée : « Je peux avancer un chiffre entre 50 et 100. L’endroit où les troupes seront déployées et le début effectif de l’opération sont encore prématurés pour le moment », a-t-elle déclaré sur LN24.
À noter : il y a une chance que la Belgique fournisse éventuellement des véhicules blindés.
- C’est le député Georges Dallemagne (Les Engagés), également membre de la Commission de la défense nationale, qui a suggéré un éventuel don de véhicules blindés Lynx à l’Ukraine. Depuis 2007, 437 sont détenus par la Défense, où ils ne sont pas particulièrement populaires. En effet, les Lynx présentent quelques défauts : 120 ont dû être temporairement retirés du service car le châssis présentait des fissures.
- À partir de l’année prochaine, les véhicules blindés seront progressivement retirés : à leur place, 322 véhicules Oshkosh CLV seront livrés à partir de septembre 2023. M. Dallemagne a suggéré de faire don à l’Ukraine de certains véhicules Lynx non endommagés, qui sont jugés superflus. « Ils peuvent être extrêmement utiles pour l’Ukraine. Et cela pourrait aussi éviter que le scénario du M109 se répète », a fait valoir le démocrate-chrétien. Les M109 étaient des obusiers blindés de la Défense qui ont été retirés du service il y a plusieurs années et vendus à la société privée Flanders Technical Supply (FTS). Là, ils ont été rachetés par le Royaume-Uni, qui en a fait don à l’Ukraine.
- La suggestion de Dallemagne a été rejetée par Dedonder : « La Défense a acheté 322 véhicules CLV. La livraison n’est pas prévue avant septembre 2023. Dans ce contexte, la Défense ne retirera les Lynx du service que lorsque les nouveaux véhicules seront arrivés. »
- Dans le même temps, le ministre a dû admettre que depuis la fin de la guerre froide, aucun stock supplémentaire n’a été créé pour faire face aux défaillances des équipements. « Les possibilités de donner des équipements sont donc très limitées », a-t-elle déclaré.
BL