L’essentiel : les taux d’intérêt variables mettent en difficulté les propriétaires espagnols qui ne peuvent plus rembourser leurs prêts hypothécaires, rapporte le Financial Times.

• Une partie de la population espagnole craint de ne plus être en mesure de rembourser ses prêts. En effet, 75 % des prêts hypothécaires du pays sont contractés à des taux d’intérêt variables. En conséquence, les remboursements mensuels peuvent augmenter rapidement, passant de 900 euros à plus de 1.300 en l’espace d’un mois.

Remarque importante : il s’agit d’une petite minorité, selon la banque centrale d’Espagne. Le risque se limite à seulement 3,9 % de toutes les dettes de consommation qui ne pourraient plus être remboursées. Ce n’est pas rien, mais comparé au pic de la crise précédente en 2013, où 13,6 % des dettes étaient concernées, ce n’est pas non plus de la même ampleur. En outre, les prêts immobiliers sont souvent l’une des dernières choses à ne pas être remboursées, selon le Financial Times.

• Les craintes sont grandes dans le pays, car la situation rappelle la crise immobilière de 2008, lorsque tout le secteur a implosé. Des centaines de milliers d’Espagnols ont alors perdu leur maison. Depuis lors, la confiance dans les banques est très faible.

L’actualité : un certain nombre de ménages espagnols seront en difficulté financière pendant un certain temps encore.

• Le taux de base ayant déjà été relevé de 200 points de base par la BCE cette année, le coût des prêts hypothécaires augmente dans le pays.

• En effet, les contrats variables sont liés à un taux Euribor 12 mois : un taux interbancaire qui reflète le taux de la BCE. Elle se situe actuellement à environ 2,6 %, contre 0,5 % l’année dernière.

• Comme l’institution monétaire devrait poursuivre son resserrement de la politique monétaire en décembre, il n’y a pas encore de lumière à l’horizon pour les ménages espagnols.

Élections en 2023

À noter également : les dirigeants politiques sont soumis à une pression croissante à l’approche des élections de l’année prochaine.

• Le fait que de plus en plus de ménages soient en difficulté est une mauvaise nouvelle pour les politiques espagnols. Ils doivent maintenant veiller à ce que les charges hypothécaires soient réduites à tout prix.

• La semaine dernière, les ministres du pays ont noté que les plus grandes banques du pays ont déclaré d’énormes bénéfices trimestriels. C’est pourquoi le Premier ministre Pedro Sánchez (parti socialiste PSOE) fait pression sur les banques pour qu’elles retardent temporairement le paiement des intérêts.

MB