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Une victoire aux points absolue pour Erdogan: l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN a été achetée à un prix très élevé

Une victoire aux points absolue pour Erdogan: l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN a été achetée à un prix très élevé
Crédit: Getty Images

La Suède et la Finlande paient un prix élevé pour leur adhésion à l’OTAN. Les deux pays s’engagent très fortement à adapter leurs structures d’État de droit et de justice pénale aux besoins de la Turquie et à poursuivre en permanence le PKK et le mouvement Gülen.

Les experts de l’OTAN parlent ici d’une concession de très grande portée. L’experte allemande Stefanie Babst, qui a fondé et dirigé l’équipe de prospective de l’OTAN, a été témoin de plusieurs cycles d’expansion dans le passé. Mais elle ne connaît pas de précédent où un futur État membre a dû signer une telle déclaration auto-imposée. Pour ensuite devoir procéder à des ajustements politiques au niveau national afin de satisfaire un autre allié de l’OTAN. Elle appelle cela une victoire aux points absolue pour Erdogan.

Un jour seulement après la signature d’un mémorandum trilatéral vaguement formulé, la Turquie exige déjà que les deux pays extradent 33 personnes qu’elle considère comme des « suspects de terrorisme » et qui appartiendraient au PKK ou au mouvement Gülen.

Erdogan: un négociateur avisé

La guerre en Ukraine montre une fois de plus que la Turquie est un partenaire difficile, mais surtout inévitable pour l’Occident. Erdogan a exploité avec succès l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN à sa manière bien connue et astucieuse.

Le président turc a reproché à la Suède de soutenir les guérilleros du PKK et leur organisation sœur syrienne. Mais la cause kurde n’a qu’une importance marginale ici. Erdogan est principalement préoccupé par l’aide en armement que les États-Unis fournissent depuis des années aux Kurdes syriens dans leur lutte contre la milice djihadiste État islamique. Et ce, malgré toutes les protestations d’Ankara.

La rencontre privée qu’Erdogan a en passant imposée au président américain Joe Biden doit également être considérée sous cet angle. Cette rencontre devrait également renforcer l’image d’Erdogan dans son propre pays. La Turquie souffre depuis des mois d’une inflation galopante.

Une fois de plus, les partenaires de l’OTAN n’ont eu d’autre choix que de donner à Erdogan ce qu’il demandait.

(CP)

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