Un jour après la Banque nationale, un audit de l’OCDE met également en garde contre un déraillement des finances publiques belges dans les années à venir. Remarquable : le think-tank international préconise, entre autres, l’introduction d’une taxe sur les plus-values pour assainir les budgets.
Tous les deux ans, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) établit un rapport socio-économique sur chaque État membre. Cette année, c’est le tour de la Belgique. Selon le rapport par pays, des « efforts considérables » sont nécessaires pour contrôler et réduire la dette publique de la Belgique, qui a atteint 108,4 % du produit intérieur brut (PIB).
« Les dépenses publiques sont trop élevées et contiennent des inefficacités »
L’OCDE confirme ce que les économistes disent depuis des années : avec 55 % du PIB, la Belgique fait partie des pays où les dépenses publiques sont les plus élevées, mais cet argent n’est pas toujours bien dépensé: « Il est possible d’améliorer l’efficacité des dépenses, par exemple dans le domaine de l’éducation. »
Les experts soulignent également que la Belgique est le seul pays de la zone euro qui ne fait pas de planification pluriannuelle détaillée, ce qui signifie qu’il y a trop peu de transparence, y compris sur les engagements des régions. L’OCDE estime que le Conseil supérieur des finances, un organe consultatif, devrait jouer un rôle plus important dans ce domaine.
« Les travailleurs sont trop lourdement taxés, place à l’impôt sur les gains en capital »
Autre classique : la lourdeur des charges sur le travail, un domaine dans lequel la Belgique est championne du monde. Selon l’OCDE, la réforme fiscale annoncée est absolument nécessaire pour réduire la charge pesant sur les salaires les plus bas. Pour compenser, le gouvernement fédéral pourrait taxer plus lourdement l’épargne et les investissements.
« Envisager l’introduction d’un taux progressif pour l’imposition de tous les types de capital, dans le cadre d’une vaste réforme fiscale », tel est le conseil de l’OCDE au ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V), qui s’en saisira très certainement pour mettre enfin en place sa réforme fiscale. Avant l’OCDE, c’est la Commission européenne qui a donné de l’eau au moulin du ministre, poussant la Belgique dans le dos pour qu’elle agisse.
Le rapport national préconise aussi explicitement l’instauration d’une taxe sur les plus-values, par laquelle vous êtes imposé sur les bénéfices que vous tirez de vos investissements, par exemple.
« Des pénalités pour départ en retraite trop précoce »
Par rapport à des pays comme les Pays-Bas et l’Allemagne, l’âge effectif moyen de la retraite dans notre pays, qui se situe actuellement autour de 60 ans, est plutôt bas, selon l’OCDE. C’est un problème à long terme, car la base économique qui doit payer les pensions risque alors de devenir trop petite.
Le rapport national préconise donc une sorte de système de bonus-malus : « On pourrait encourager l’augmentation de l’âge effectif de sortie du marché du travail en introduisant des pénalités pour ceux qui partent à la retraite avant l’âge légal et des bonus pour ceux qui restent après. »