L’énergie de l’air comprimé est aussi verte que sous-utilisée, et la Chine veut s’imposer comme le leader mondial de cette nouvelle forme d’énergie.
Le groupe China Huaneng sera la première entreprise chinoise autorisée à connecter une centrale à air comprimé au réseau électrique du pays. La Chine étudie depuis un certain temps les moyens de convertir l’air comprimé en une forme d’énergie propre et renouvelable. Selon Bloomberg, l’énergie de l’air comprimé devrait bientôt devenir une source d’énergie verte en pleine expansion en Chine.
Le projet de China Huaneng consistera à comprimer de l’air dans la mine de sel de Jaingsu Jintin durant la nuit grâce à un système électrique. Pendant la journée, lorsque la demande d’électricité augmente à nouveau, l’air comprimé est libéré. Cette énorme pression d’air sera utilisée pour actionner une turbine, qui restitue ensuite de l’électricité.
Après plusieurs jours de tests, la mine de sel devrait être prête à être utilisée à des fins commerciales. La centrale d’accompagnement, en projet depuis 2020, pourra produire au moins 60 mégawatts d’énergie. Il s’agit également de la plus grande centrale à air comprimé jamais construite depuis 1991 et de la première de ce type en Chine, en dehors de quelques petits projets.
Seulement 6 gigawatts d’énergie d’air comprimé utilisés dans le monde entier
Selon Bloomberg, l’air comprimé stocké sous terre serait l’une des formes de stockage d’énergie les moins chères et présenterait très peu de risques pour la sécurité. Cependant, cette forme d’énergie est particulièrement sensible à la situation géographique d’un pays, car elle nécessite évidemment des grottes étendues.
La Chine utiliserait déjà au moins 4 gigawatts d’énergie à base d’air comprimé, l’équivalent de 4 centrales nucléaires. Le reste du monde n’utilise au total que 2 gigawatts de cette nouvelle forme d’énergie. Entretemps, la province chinoise de Shandong travaille sur trois autres projets similaires.
Des objectifs climatiques ambitieux
Les mines de sel de Jintin, dans la province de Jiangsu, peuvent stocker environ 10 millions de mètres cubes de gaz. Cela devrait suffire pour générer un total de 4 gigawatts avec des centrales à air comprimé, selon les scientifiques du Science and Technology Daily.
Cette nouvelle forme d’énergie jouera un rôle important dans les projets de la Chine visant à développer son réseau électrique tout en le rendant plus flexible. La superpuissance asiatique prévoit également d’atteindre un plafond pour ses émissions de CO2 d’ici 2030. À l’horizon 2060, l’ensemble du pays devrait être neutre en carbone. Pour atteindre cet objectif, la Chine installe chaque année un nombre record d’éoliennes et de panneaux solaires.
Mais le système chinois de stockage et de distribution de l’énergie est toujours à la traîne. C’est pourquoi, d’ici 2025, la Chine souhaite développer quelque 30 gigawatts de nouvelles formes de stockage, telles que les grottes de sel. D’ici 2030, Pékin souhaite également que quelque 120 gigawatts d’hydroélectricité pompée soient stockés.