Nouveaux confinements, consommation en baisse, chômage en hausse : la Chine de 2022 ressemble à l’Europe de 2020

Tous les voyants sont au rouge pour l’économie chinoise, alors que les confinements dans le pays se poursuivent et se durcissent. Le gigantesque secteur des services chinois – qui représente près de la moitié du PIB du pays – s’est à nouveau fortement contracté le mois dernier et le secteur manufacturier a également baissé.

L’indice des directeurs d’achats (PMI), un indice qui évalue l’état de l’économie, a chuté au mois d’avril, passant de 42 en mars à 36,2. Un nombre inférieur à 50 donc, ce qui témoigne d’une contraction. L’économie chinoise est en recul et un mieux ne semble pas se dessiner à l’horizon.  

Le gouvernement chinois vient en effet de renforcer les restrictions dans plusieurs zones de Pékin, notamment à Chaoyang, le plus grand district de la ville. Les déplacements y sont interdits, de sorte que 3,5 millions d’habitants sont forcés de travailler à domicile.  

Au moins 27 villes chinoises sont confinées totalement ou partiellement, ce qui affecte près de 185 millions d’habitants à travers le pays, selon les calculs de CNN. Une situation qui a forcément un impact sur l’économie puisque la consommation baisse, mais la production aussi.

L’impact des confinements se traduit très concrètement. Au cours des 5 jours de vacances pour la fête nationale du Travail, les dépenses touristiques n’ont atteint que 9,95 milliards de dollars, soit 44% de moins que les niveaux d’avant la pandémie.

Coup dur pour les entreprises

Les restrictions imposées par les autorités locales n’ont fait que frapper plus durement des entreprises déjà fragilisées par la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières. Les confinements dans le pays ont aggravé la situation, en paralysant la plupart de leurs opérations.

« Pendant les fermetures, les résidents ne consomment que les nécessités quotidiennes, donc la consommation va inévitablement chuter, sans compter que le prix pourrait facilement tripler pendant les fermetures au niveau de la ville », a déclaré Yue Su, économiste principal à The Economist Intelligence Unit.

De plus, avec une demande en baisse, les entreprises se sont séparées de leurs employés superflus, impactant ainsi davantage l’économie. « Certaines entreprises, affectées par la baisse des commandes, ont licencié des travailleurs pour réduire leurs coûts », a en effet déclaré Wang Zhe, économiste principal pour Caixin Insight Group.

En avril, les activités industrielles et non manufacturières ont chuté à leurs pires niveaux depuis février 2020, ont indiqué des enquêteurs PMI du gouvernement chinois, tombant à 37,2 contre 43,9 en mars.

Près de 60% des entreprises européennes présentes dans le pays ont indiqué avoir réduit leurs projections de revenus pour 2022, en raison des restrictions coronavirus, rapport CNBC. Des réductions qui devraient atteindre entre 6 et 15%, selon une enquête de la Chambre du commerce de l’UE en Chine.

Un pire avant un mieux ?

Le second trimestre ne devrait être guère mieux pour l’économie chinoise. Les économistes planchent sur un PIB inférieur aux prévisions, de l’ordre de 4,3%, bien en deçà de l’objectif officiel du gouvernement chinois de 5,5%.

Mais selon certains, les choses pourraient s’arranger dans le courant du second semestre. La production devrait se redresser et ainsi relancer la machine de l’économie chinoise, mais l’impact des restrictions dans le pays devrait malgré tout se faire ressentir durant un moment encore. Des incertitudes persistent malgré tout concernant le temps qu’il faudra pour contenir le virus et revenir à des conditions commerciales normales.

Conscient des problèmes de son économie, le gouvernement chinois tente de trouver des solutions pour stopper l’inflation notamment. C’est dans ce contexte que de nombreux investissements dans les infrastructures sont prévus.

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