Le directeur général de V.Group, l’un des plus grands exploitants de navires au monde, a demandé à l’OTAN d’escorter ses cargos en mer Noire. Au moins dix navires ont déjà été endommagés par des missiles ou des mines à la suite de la guerre russo-ukrainienne. Toutefois, cette demande s’est heurtée à un « niet » catégorique de l’OTAN.
Le transport maritime de marchandises par la mer Noire est crucial pour l’économie mondiale. Jusqu’à 30% de l’ensemble du commerce des céréales provenait des exportations russes et ukrainiennes. En raison de la guerre, ce chiffre a baissé de plus de la moitié.
Corridor
Plusieurs grandes entreprises agro-industrielles, telles que Cargill ou Louis Dreyfus, sont aujourd’hui très perturbées par la guerre : 84 navires civils amarrés au large des côtes ukrainiennes ne sont toujours pas autorisés à naviguer. L’Organisation maritime internationale (IMO) des Nations unies a déjà mené des négociations avec la Russie en vue de la création d’un « blue maritime corridor » : une opération de déminage, pour permettre le libre passage des navires civils.
Ces négociations ont toutefois échoué, la Russie affirmant qu’elle peut garantir un passage sûr dans les eaux internationales, mais que des mines situées en territoire ukrainien font obstacle. L’Ukraine, pour sa part, affirme qu’elle ne déminera qu’en cas de cessez-le-feu et de retrait des navires de la marine russe.
Les conseillers en matière de sécurité de l’OTAN ne sont pas non plus favorables à un corridor, car cette route pourrait également être utilisée par les navires de guerre russes pour se rapprocher des côtes et des villes portuaires de l’Ukraine.
« Niet » de l’OTAN
René Kofod-Olsen, le PDG de V.Group, a déjà demandé à l’OTAN de prendre des mesures et d’escorter les cargos lors de leur passage en mer Noire. De cette manière, le flux commercial d’une région cruciale pour l’approvisionnement alimentaire mondial pourrait être garanti.
Toutefois, M. Kofod-Olsen s’est heurté à un « niet » de l’alliance atlantique: « L’OTAN n’envisage pas de mission en mer pour escorter des navires en mer Noire. Les États membres sont conscients que cela pourrait les entraîner dans un conflit potentiel avec la Russie. Les membres de l’OTAN ayant une côte sur la mer Noire (Bulgarie, Roumanie et Turquie, NDLR) ont cependant déjà envoyé des navires pour repérer et désamorcer les mines. »
Kofod-Olsen a répondu à l’organisation du traité : « Si vous regardez d’autres endroits où il y a un conflit régional qui a un impact sur les eaux internationales (par exemple, les pirates autour de la Corne de l’Afrique ou le terrorisme en Méditerranée, ndlr), l’OTAN est prête à fournir une certaine forme d’escorte. »