5G : le spectre chinois bloque le dossier

Les Européens sont frileux à l’idée d’octroyer les contrats de construction du réseau 5G à Huawei. En cause ? L’ombre de l’Etat chinois qui plane sur l’entreprise.

La 5G, on nous la vend depuis des mois. Fabuleuse, elle permettra de transférer des gros fichiers, ultra rapidement. Elle répondra à nos multiples sollicitations et assouvira nos besoins de connectivité. Et les constructeurs de voitures autonomes n’en peuvent plus de trépigner d’impatience. La 5G permettra en effet à ces voitures de recevoir toutes les informations nécessaires, en temps réel, que leur transmettent leurs capteurs. Par exemple, pour éviter des accidents.

Objectivement, la Chine est à la pointe dans ce genre d’infrastructures. Et au vu des attentes qui pèsent sur la 5G, il vaut mieux garantir les meilleures constructions possibles.

Le bémol, c’est que la Commission en charge du numérique a émis quelques petites réserves envers l’ombre chinoise. Sans la nommer. Le vice-président de la Commission a déclaré ‘que l’institution européenne avait des préoccupations spécifiques, en lien avec certains fournisseurs.’ Pour ceux qui n’ont pas perçu, la Chine et Huawei.

Pourquoi ?

La Chine n’a pas toujours brillé par son intégrité. On peut citer l’exemple du bâtiment de l’Union Africaine à Addis-Abeba en 2017. Gracieusement offert et équipé par la Chine, ce bâtiment avait ensuite été dépouillé de toutes les informations secrètes qu’il renfermait. Et ce chaque nuit, durant 6 ans, en direction d’un lien de stockage à Shanghai.

Difficile de faire confiance, notamment pour des acteurs comme les Etats-Unis. Avec la base de l’OTAN sur le territoire belge, ils craignent qu’accorder le marché à Huawei soit synonyme d’un siphonnage de leurs mobilisations et des systèmes de défense.

De plus, le nouveau gouvernement flamand a clairement prévu la possibilité de bloquer des investissements étrangers si ceux-ci menacent la sécurité ou l’ordre public.

Diviser pour mieux régner

Les Etats européens ne sont pourtant pas tous fermés à l’octroi du contrat de construction à Huawei.

Selon Ashley Feng, chercheuse au Center for a New American Security , donne son opinion à ce sujet. Pour elle, les investissements chinois ont divisé l’Union européenne. Elle donne l’exemple de la Grèce, qui s’était opposée à une position commune de l’UE concernant l’atteinte aux droits de l’homme en Chine. Et ce après des investissements chinois dans le port de Pirée et une visite du Premier ministre grec à Pékin pour l’ouverture de la nouvelle route de la Soie.

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