Les réservations pour l’Ukraine explosent sur Airbnb et, cette fois, c’est pour une bonne cause

Le tourisme morbide ça existe, et nul besoin de remonter jusqu’aux vacanciers qui se pressaient déjà sur les plages d’Indonésie alors que les décombres du tsunami de 2004 n’en avaient pas été évacués. Ou plus récemment l’engouement pour le tourisme dans la région de Prypiat, en Ukraine : le succès de la série-documentaire Tchernobyl ayant rendu le site de la catastrophe populaire chez les influenceurs. C’est encore l’Ukraine, plongée dans la guerre, qui voit un flux de réservations touristiques. Mais cette fois-ci il s’agit bien d’un moyen détourné pour soutenir la population locale.

Le PDG d’Airbnb, Brian Chesky, n’en revenait sans doute pas au début, mais depuis lors il a appris à profiter de ce joli coup de pub ; Le nombre de réservations sur sa plateforme bien connue de location de logements de particuliers qui concernaient des lieux en Ukraine a soudainement explosé. On aurait pu penser qu’il s’agissait là d’une forme très glauque de tourisme en zone de guerre, ou alors que cela avait un lien avec l’afflux de volontaires étrangers pour défendre le pays face à l’agression commise pour le président russe Vladimir Poutine, mais il n’en est rien.

2 millions de dollars en 24h

Les utilisateurs d’AirBnb profitent en fait de la plateforme comme d’un moyen de transférer de l’argent à grande vitesse, tout en étant certains que la somme versée se retrouve bien dans les poches de citoyens ukrainiens, alors que les arnaques à la générosité se multiplient. « En 48 heures, 61 402 nuits ont été réservées en Ukraine. C’est 1,9 million de dollars qui vont aux hôtes dans le besoin », a ainsi signalé Brian Chesky, cité par Forbes. « Une idée tellement cool de notre communauté. Merci. »

Suppression des taxes sur la plateforme

Au cours de la période de 48 heures allant du 2 au 3 mars, les utilisateurs d’Airbnb de différents pays ont réservé plus de 61 000 nuits, pour une valeur de réservation atteignant près de 2 millions de dollars. Plus de la moitié – 34 000 nuits – ont été réservées par des utilisateurs Airbnb des États-Unis. Sur la même période, plus de 8 000 nuits ont été réservées par des utilisateurs du Royaume-Uni et près de 3 000 nuits ont été réservées par des Canadiens, selon Airbnb.

Ces utilisateurs prennent d’ailleurs soin de cocher la case de leur date d’arrivée à « dès que possible ». Bien sûr, ceux-ni ne comptent pas réellement se rendre en Ukraine, mais de cette manière les propriétaires en question recevraient leur argent le plus rapidement, car la plateforme, d’habitude, ne débloque les fonds qu’après l’arrivée des locataires.

Évidemment, Airbnb ne pouvait pas passer à côté d’une telle occasion de se positionner dans le bon camp, alors que la firme a déjà enduré bien des polémiques en tant de paix. Son PDG a ainsi annoncé la suspension des taxes perçues par la plateforme sur le montant des locations.

Loger les réfugiés

La plateforme de location de logements est aussi utilisée dans les pays frontaliers avec l’Ukraine afin d’indiquer les possibilités de logement pour les réfugiés fuyant le conflit : dès le début de la crise, les dirigeants de la firme ont offert leurs services aux dirigeants de 14 pays européens, dont les plus proches voisins d’Europe de l’Est ainsi que la France, le Royaume-Uni, la Slovaquie et la République tchèque, en proposant de placer des réfugiés dans des logements Airbnb.

Vendredi dernier, l’entreprise a également annoncé qu’elle suspendait ses activités en Russie et au Belarus, suivant ainsi d’autres sociétés de voyage comme Expedia et Priceline.

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