Un incendie s’est déclaré la nuit dernière à la centrale nucléaire de Zaporizhzhya après qu’elle a été ciblée par les troupes russes. Les Russes contrôlent maintenant la centrale nucléaire. Selon le président ukrainien Zelensky, « la nuit dernière aurait pu être la fin de l’Europe ». Mais c’est une exagération. Il est peu probable que les tirs de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhya ait entraîné un incident nucléaire majeur.
« Cela aurait pu provoquer une catastrophe six fois pire que Tchernobyl. Les opérateurs de chars russes savaient sur quoi ils tiraient, ils ont visé directement la station », selon Zelensky. « Cette nuit aurait pu être la fin de l’Europe ». Une affirmation quelque peu exagérée.
La centrale nucléaire de Zaporizhzia compte six réacteurs à eau pressurisée VVER-1000 qui produisent 20 % de l’électricité ukrainienne. Il s’agit de la plus grande centrale nucléaire d’Europe. La centrale est dotée d’un réacteur de conception relativement moderne et, à ce titre, les composants essentiels du réacteur sont logés dans une lourde enveloppe en béton armé qui peut résister à des événements extérieurs extrêmes, qu’ils soient d’origine naturelle ou humaine, tels qu’un accident d’avion ou des explosions.
Le cœur du réacteur lui-même est en outre logé dans une cuve sous pression en acier scellée dont les parois ont 20 centimètres d’épaisseur. La conception est très différente de celle du réacteur de Tchernobyl, qui n’avait pas de bâtiment de confinement. Les réacteurs sont tous des réacteurs à eau pressurisée et n’ont donc pas de cœur en graphite qui pourrait prendre feu comme à Tchernobyl. Les experts ne craignent donc pas outre mesure que les bombardements aient pu provoquer un incident nucléaire majeur. Les niveaux de radiation autour de la centrale sont apparemment normaux et cinq des six réacteurs ont maintenant été arrêtés.
Pourquoi les Russes ciblent les centrales nucléaires
Les tirs sur les centrales nucléaires violent la Convention de Genève. Mais les Russes ont une bonne raison de prendre les centrales nucléaires ukrainiennes le plus rapidement possible. Et ce n’est pas pour provoquer une catastrophe nucléaire. Avec cette attaque, l’armée russe tente de couper l’électricité des villes et des installations militaires. C’est la stratégie de base. Si le courant peut être coupé dans une grande partie du pays, c’est une arme majeure.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) suit de près la situation. Dans une réaction, l’agence déclare que la situation autour de la centrale nucléaire est « intense et difficile ». Le directeur de l’agence prévoit de se rendre à Tchernobyl pour des consultations avec les deux parties. L’agence discute avec la Russie et l’Ukraine et souhaite que les deux parties s’engagent sur la sécurité nucléaire.