Si vous êtes du genre à apprécier une voiture confortable, alors voici une très mauvaise nouvelle : les plus grands constructeurs automobiles, comme General Motors, Ford, ou Volkswagen sont toujours sur la corde raide face à la pénurie généralisée de puces électroniques. Or, celles-ci se sont rapidement multipliées dans les véhicules modernes : il est loin le temps où une voiture se résumait en une coque d’acier assemblée autour d’un moteur.
Pour maintenir leur production tout en économisant de précieux et rares composants électroniques, les grands groupes traditionnels de l’industrie automobile se voient contraints de ne plus proposer certaines options de confort sur leurs véhicules, alors que la clientèle considère bien souvent que de nos jours, elles vont de soi sur la majorité des modèles.
Pénurie de sièges chauffants en plein hiver
Les voitures fonctionnelles mais n’ayant pas encore reçu tous leurs composants électroniques s’accumulent sur les parkings des usines, ce qui ne fait qu’aggraver la situation générale d’un secteur qui, en Europe du moins, est confronté à la baisse des immatriculations de véhicules neufs, elle aussi imputable à la pénurie de microprocesseurs.
Les constructeurs se voient contraints de vendre des voitures sans certaines options, comme les sièges chauffants. Si ceux-ci peuvent apparaître comme un simple outil de confort en Europe occidentale, dans des climats plus froids, en Amérique du Nord ou en Scandinavie, ils passent pour essentiels, voire nécessaires pour se déplacer durant l’hiver. Or la saison froide est loin de s’achever dans ces régions du monde, rappelle CNBC.
Si toutes les marques ont été contraintes à ce genre d’économie de bouts de chandelle, aux USA c’est General Motors qui s’est fait remarquer par le retrait de l’option des sièges chauffants de son catalogue. Mais la firme emblématique de l’industrie automobile américaine se veut rassurante : dès que la crise des puces se sera résorbée, l’option pourra être installée a posteriori sur les véhicules qui en ont été dépourvus. GM estime que cette grande opération d’après-vente pourra être menée à bien durant le courant de l’année 2022.
On n’en voit pas la fin
Sauf que ce raisonnement s’appuie sur l’idée que la pénurie de microprocesseurs se résorbera un jour et, jusqu’à présent, il n’y a toujours eu aucun indice de l’arrivée imminente du début de la fin. Jessica Caldwell, directrice de la rubrique Insights au sein du site de référence automobile Edmunds, pense plutôt qu’on n’est pas sorti du marasme : « Nous pensons qu’une époque magique où il y a aura assez de puces est sur le point de débuter, et que tout pourra recommencer comme avant. Mais ce processus risque de prendre très longtemps, car pour l’instant on voit des inventaires qui sont réduits de 75 à 80% par rapport à la normale, et on ne surmonte pas de tels chiffres si rapidement. »
Même Tesla qui était arrivé à plus ou moins passer entre les gouttes a récemment supprimé (sans le dire) un composant essentiel pour sa conduite autonome. Dans le cadre de sa troisième mise à jour, ce composant permettra aux conducteurs de ne plus toucher du tout à leur volant. Des voitures issues de l’usine de Shanghai, qui livre aussi des voitures en Europe, en sont dépourvues. Conséquences: les propriétaires devront passer ultérieurement à l’atelier.
Et la Belgique n’y échappe pas. Les délais ont presque doublé. Avant la pénurie de puces, il fallait en moyenne 4 mois pour recevoir son véhicule neuf. Aujourd’hui, il faut entre 6 mois et un an. Sur une voiture neuve, il y a entre 250 et 300 semi-conducteurs. Les constructeurs ne peuvent pas faire des économies de puces sur la sécurité, ce sont donc les autres options de confort qui sont touchées: caméra de recul, détecteur de voitures dans le rétroviseur, tableau de bord numérique…