L’année dernière, un rapport a indiqué que 8 hommes se partageaient une fortune équivalente à celle des 3,8 milliards de personnes les plus pauvres du monde. Quel rôle le mérite et les talents propres de cette élite ont-ils pu jouer pour lui permettre d’acquérir une telle richesse ?
Le temps n’est pas extensible, donc même si ces personnes étaient particulièrement travailleuses, elles n’ont pas pu fournir un effort supplémentaire correspondant en proportion au supplément de richesse qui les distingue du commun des mortels. Leur fortune stratosphérique n’est donc pas liée à leurs efforts.
La répartition de l’intelligence humaine ne s’étend pas non plus sur une plage très vaste. En moyenne, les gens ont un QI de 100, mais personne n’a un QI de 10 000. De nombreuses études ont d’ailleurs confirmé que les personnes les plus riches ne sont pas forcément les plus talentueuses.
La modélisation d’une société active
Une équipe de chercheurs de l’Université de Catane en Italie a voulu déterminer le rôle que jouait la chance. Elle a créé un modèle informatique reproduisant la répartition du talent humain et la façon dont les gens exploitent les opportunités de la vie. Dans leur modélisation, les chercheurs ont reproduit la répartition des richesses, et des talents (compétences, intelligence, aptitudes, etc.). Leur programme a suivi les individus de leur société modélisée sur 40 ans (l’équivalent d’une vie active), en les soumettant à des événements heureux, facteurs d’enrichissement, et des événements malheureux, sources d’appauvrissement.
Au terme de ces 40 ans, le professeur Alessandro Pluchino et son équipe ont étudié la situation de chacun des individus. Puis ils ont répété plusieurs fois cette simulation pour comparer les résultats, et vérifier leur régularité.
La chance est le seul facteur déterminant de la richesse
Ils concluent que l’on retrouve bien la règle des ‘80-20’ (20 % des personnes s’accaparent 80 % des richesses), mais également que la bonne fortune ne coïncide jamais avec le talent maximum. En fait, seule la chance était vraiment déterminante pour la richesse.
Les chercheurs ont ensuite prouvé que l’on pouvait exploiter ce facteur chance pour optimiser le financement de la recherche scientifique, de l’éducation, ou des investissements. La meilleure méthode étant de répartir l’argent uniformément entre les différents récipiendaires possibles.