Épiphanie tardive ? Non, David Marcus n’a jamais caché son attrait pour le bitcoin. Mais l’ancien responsable du prototype de stablecoin élaboré par Meta (Facebook) partage désormais plus vivement ses appréciations et prédictions. Selon lui, le BTC ne fera d’ailleurs que gagner en « pertinence ».
Du sang et des larmes. David Marcus s’est pleinement impliqué dans le projet qu’il appellera toujours Libra. Du nom de la blockchain et de la cryptomonnaie prototypées par Facebook en 2019.
Le géant du web est entre-temps devenu Meta, son projet de stablecoin rebaptisé Diem. Un projet avorté sous la pression politique. Revendu fin janvier à une banque spécialisée en actifs numériques.
Mais la mission reste inchangée, espère celui qui avait déjà abandonné sa création depuis deux mois: « Donner à chacun, partout dans le monde, les moyens d’accéder au système financier mondial pour accélérer l’inclusion financière et l’autonomisation économique », soutient David Marcus sur Twitter.
L’entrepreneur né en France, passé par la présidence de PayPal avant de rejoindre Facebook, se montre plus loquace ces derniers temps sur le réseau social à l’oiseau bleu. Une de ses envolées lyriques a d’ailleurs fait sensation dans la cryptosphère cette semaine.
It’s become clear to me that #Bitcoin will be the one asset and L1 still around in 20+ years with increased compounding relevance over time. The #2 slot (for a different use case) is still tbd. #Ethereum is in the lead for now, but #Solana and others nipping at their heels. 1/2
— David Marcus – dmarcus.eth (@davidmarcus) February 1, 2022
« Le Big Bang de la crypto »
David Marcus aurait eu une nouvelle révélation. Le bitcoin lui serait ainsi apparu comme « le seul actif et la (seule blockchain) qui seront encore présents dans plus de 20 ans, avec une pertinence grandissante au fil du temps ».
De quoi mettre du baume au cœur aux jeunes bitcoiners malmenés par la baisse du marché. Mais c’est sans connaître les antécédents de cet « adopteur précoce ». Depuis des années, on le présente comme l’un des premiers de la Silicon Valley a s’être intéressé aux cryptomonnaies.
Lors d’une conférence parisienne en 2013, David Marcus se disait déjà « grand adepte du bitcoin » et confiait volontiers en posséder un peu. Il aurait très tôt considéré la cryptomonnaie comme un or digital. Il trouvait le logiciel de Bitcoin « vraiment fascinant » lorsqu’il présidait PayPal, au point d’envisager (en 2013 toujours!) d’intégrer cette devise virtuelle à l’écosystème du géant des paiements électroniques.
Sa fascination ne semble pas avoir faibli depuis. Dans un second tweet, David Marcus poursuit en insistant sur le fait que le bitcoin ne répond à aucune autorité et résiste vraiment à la censure. Il renchérit encore en prêtant à la blockchain des effets de réseau « beaucoup plus importants ». Ce qui veut dire que plus il y a de personnes qui recourent au bitcoin, plus l’utilité réelle de la blockchain augmente fortement.
« En substance, Bitcoin est unique et ne peut jamais être reproduit. Sa création a vraiment été l’événement Big Bang de la crypto », divinise David Marcus.
Does the creator of Libra own Bitcoin? « I’m a big fan of bitcoin and what I see as digital gold, » says @DavidMarcus on #btc pic.twitter.com/Zbkfw1elHy
— Squawk Box (@SquawkCNBC) October 16, 2019
Le numéro 2 n’est pas encore connu
Face à pareille déclaration, on peut tous se poser la même question dans l’environnement crypto : pourquoi un tel fan de la première heure s’est-il alors embarqué dans le projet Libra-Diem au lieu d’aider Facebook-Meta à implémenter le bitcoin ?
C’est ce qu’a d’ailleurs soulevé Jack Dorsey, l’ancien patron de Twitter qui concentre désormais ses efforts sur Bitcoinh, déplorant le temps perdu par Meta alors qu’il existait déjà une cryptomonnaie largement acceptée.
« S’il y avait une version stable, à faible volatilité, et scalable du bitcoin qu’on pourrait utiliser aujourd’hui, ma vie serait tellement plus facile », expliquait David Marcus à ce sujet sur CNBC en 2019. Considérant toujours la cryptomonnaie originelle comme de l’or digital à l’époque, la tête pensante de Libra regrettait le manque d’ergonomie comme moyen de paiement ou de transfert de valeur vu la fluctuation des cours.
C’est la question fondamentale de l’usage. À ce propos, pour revenir à ses récentes prises de position, David Marcus estime que sur le marché crypto la place du second reste toujours à déterminer. Mais pour un cas d’usage différent de celui du bitcoin.
« Ethereum est en tête pour l’instant, mais Solana et d’autres lui collent aux talons », a-t-il ponctué.
D’efficaces blockchains coexistent. Première arrivée sur le segment des smart contracts en 2015, Ethereum a pris de l’avance sur la concurrence mais doit plus que jamais évoluer pour maintenir sa prédominance.