Grâce aux projets de vols spatiaux commerciaux de SpaceX (Elon Musk), de Blue Origin (Jeff Bezos), ou de Virgin Galactic (Sir Richard Branson), l’espace n’a jamais semblé aussi accessible et populaire. Les marques de mode, d’agro-alimentaire et de médias l’ont bien compris : elles surfent sur ce hype pour promouvoir leurs produits.
Ainsi, la semaine dernière, Virgin Galactic a annoncé qu’elle avait conclu un partenariat avec Under Armour pour produire sa ligne de vêtements spatiaux qui seront portés par ses clients lors de leur voyage spatial. Sir Richard Branson lui-même, vêtu de l’un de ces uniformes spatiaux, s’est prêté à une démonstration sur un podium ‘à gravité zéro’ (notre photo). Au terme de leur périple dans l’espace, ces astronautes du dimanche pourront les conserver en souvenir.
De mutiples partenariats dans divers secteurs
Virgin Galactic a conclu plusieurs accords similaires avec d’autres marques. En 2012, elle s’était par exemple associée à Playboy pour créer un “Playboy Club” de l’espace.
Ce type de partenariat commence à apparaître dans des secteurs variés. La marque de bière américaine Budweiser, qui ambitionne de produire de la bière sur Mars, a ainsi annoncé qu’elle était en train de développer le brassage de la bière dans la Station spatiale internationale (ISS). Au début de ce mois, on a appris qu’Aleph Farms, une société israélienne, était parvenue à dupliquer des cellules de boeuf pour produire de la viande, elle aussi dans l’ISS.
DHL a signé un accord avec Astrobotic, une société qui a conçu le Peregrine Lunar Lander, un engin spatial robotisé capable d’embarquer une cargaison de 35 kg, qui devrait ainsi permettre à tout un chacun d’envoyer des colis sur la Lune.
L’ouverture de l’espace à des acteurs privés a changé la donne
Les publicitaires ne sont pas en reste. Au printemps de cette année, les annonces de StartRocket, une startup russe qui avait négocié avec la branche russe de PepsiCo pour diffuser la première “publicité orbitale”, ont fait couler beaucoup d’encre. Le projet prévoyait de diffuser des messages publicitaires lumineux la nuit dans le ciel au moyen de petits satellites. Mais ce projet avait déclenché une vague d’indignation sur les médias sociaux. Par la suite, PepsiCo y avait renoncé.
La NASA, qui était jusqu’ici la seule organisation américaine à organiser des voyages spatiaux, n’acceptait pas ces partenariats commerciaux. L’arrivée de nouveaux acteurs privés sur ce marché ouvre donc de nouveaux potentiels qui intéressent beaucoup les services marketing de nombreuses grandes firmes.
Les astronomes ne voient pas toujours ces projets d’un bon oeil, tout en admettant que cette exploitation commerciale de l’espace est inévitable. Les experts pensent que la publicité et le marketing spatiaux peuvent conférer une image très positive pour les entreprises, donc, un avantage commercial.
Des activités vouées à se développer
‘Nous perdons une grande partie du public lorsque nous traitons la science ou l’espace comme une activité extraordinaire échappant totalement à la culture populaire ou le marketing’, affirme de son côté Mike Gold, vice-président de Maxar (une société qui gère des infrastructures spatiales et fournit des systèmes au sol, de robotique spatiale ou d’imagerie satellite).
La collaboration de la NASA avec SpaceX et d’autres firmes commerciales suggère que l’agence spatiale américaine est de plus en plus disposée à sous-traiter ses activités à des entreprises privées. Il faut donc s’attendre à une multiplication de ces opérations marketing en lien avec l’espace.