La Fed pourrait relever ses taux plus vite que prévu pour contrer l’inflation: les marchés dans le rouge

Lors de sa dernière réunion, en décembre, on connaissait l’intention de la Fed de réduire le montant d’obligations qu’elle détenait ainsi que d’augmenter les taux d’intérêt par trois fois. Le compte rendu de la réunion a été publié ce mercredi et donne plus de précisions.

Qu’est-ce qui a fait changer d’avis la Réserve fédérale américaine, au contraire de la BCE qui maintient le cap ? La Fed a décidé d’adopter une approche plus agressive pour retirer progressivement son soutien sans précédent aux marchés financiers.

Le compte rendu de la réunion montre « un malaise croissant face à une inflation élevée » parmi les responsables de la Fed, estime Kathy Bostjancic, économiste financière en chef aux États-Unis chez Oxford Economics, dont les propos sont rapportés par le Financial Times. Thomas Simons, économiste chez Jefferies, a décrit le procès-verbal comme « l’un des plus bellicistes de mémoire récente ».

« Certains participants ont estimé qu’une politique future moins accommodante serait probablement justifiée et que le comité devrait exprimer un engagement ferme à lutter contre les pressions inflationnistes élevées », indique le procès-verbal.

8 hausses de taux d’intérêt d’ici 2024

Selon le plan établi, les projections de la Fed envisage d’augmenter trois fois les taux d’intérêt en 2022, trois autres fois en 2023 et encore deux fois en 2024. Ce qu’on savait aussi, c’est que l’intention était d’établir une première hausse en mars, lorsque le programme d’achat d’obligations devrait prendre fin. Mais le rapport anticipe déjà ce délai: « Les participants ont généralement noté que, compte tenu de leurs perspectives individuelles pour l’économie, le marché du travail et l’inflation, il pourrait devenir justifié d’augmenter le taux des fonds fédéraux plus tôt ou à un rythme plus rapide que ce que les participants avaient anticipé », indique le procès-verbal. Proche de zéro, le taux d’intérêt de référence pourrait grimper de 0,75% en 2022.

Il faut comprendre par là que l’ampleur de l’inflation a surpris tout le monde au sein de la Fed. La reprise en 2021 a été telle, qu’elle a créé une crise de la chaine d’approvisionnement doublée d’une crise énergétique, avec des prix qui ont explosé. Alimentée par les programmes de soutien massif et d’endettement gratuit, l’inflation a explosé. Le danger, aujourd’hui, c’est qu’elle s’enracine.

La fin de la crise de la chaine d’approvisionnement que l’on estimait à mi-2022 pourrait « durer plus longtemps et d’être plus répandu qu’on ne le pensait initialement », note la Fed. Il y a aussi l’incertitude d’une nouvelle année épidémique avec le variant Omicron. L’inflation s’est établie à 5,7% en novembre, du jamais vu deuis 1982 aux Etats-Unis.

Dans le rouge

Wall Street a réagi négativement à la publication du rapport. Le S&P 500 était en chute de 2% tandis que le Nasdaq laissait 3,3% durant la nuit. Les bourses européennes ont suivi le mouvement. Le marché des crypto a lui aussi dégringolé.

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