En juillet dernier, la Chine a procédé à des essais d’une arme hypersonique, prenant au dépourvu les scientifiques du Pentagone. Ces derniers ont en effet été particulièrement surpris, car ils estimaient qu’à l’époque, aucune nation ne disposait des capacités nécessaires pour réaliser un tel exploit. Le missile tiré par la Chine a fait le tour de la Terre à une vitesse 5 fois supérieure à celle du son et a quelque peu mis à mal les certitudes américaines. D’ailleurs, l’arme utilisée serait finalement plus avancée que ce qu’on pensait initialement, rapporte une fois encore le Financial Times.
Une capacité invraisemblable
Les experts de l’agence de recherche avancée du Pentagone, la Darpa, ne parviennent pas à expliquer l’exploit réalisé par la Chine, et ce, malgré le fait qu’ils aient étudié les données collectées à ce sujet. Le tir réalisé par l’Empire du Milieu à l’aide d’un véhicule de glissement hypersonique – soit un vaisseau spatial capable de transporter une ogive nucléaire – « teste les contraintes de la physique », estiment les experts.
Ces derniers cherchent également à déterminer l’utilité du projectile. Le missile tiré en juillet dernier ne semblait pas avoir de cible précise. Il a simplement plongé dans l’eau, après avoir fait le tour du globe. Certains voient dans ce type d’arme un moyen de passer à travers les systèmes de défense antimissile, américains notamment. La fusée de « bombardement orbital » utilisée par la Chine a la capacité de survoler le pôle Sud. Elle échappe donc à la portée des défenses antimissiles américaines.
Un échec pour les États-Unis
Depuis le premier tir chinois, la Russie s’est également essayée à des tirs de missiles hypersoniques avec succès, prenant elle aussi de l’avance sur les États-Unis. L’Empire du Milieu maintient cependant une belle avance, grâce à des capacités impressionnantes. Un camouflet pour le Pentagone.
« Nous avons du rattrapage à faire très rapidement. Les Chinois ont un programme hypersonique incroyablement agressif depuis plusieurs années », a déclaré le général David Thompson, vice-chef des opérations spatiales de l’US Space Force, durant l’Halifax International Security Forum.
Les États-Unis « continueront à maintenir les capacités de défense et de dissuasion contre une série de menaces » provenant de Chine, a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain (NSC). La course à l’armement n’est donc pas finie.
Une menace réelle ?
Le fait est qu’avec ses essais d’arme hypersonique et le renforcement de ses forces nucléaires, la Chine semble tourner le dos à sa position de « dissuasion minimale » qu’elle adoptait depuis plusieurs décennies. L’Empire du Milieu a cependant indiqué ne pas être lancé dans une course aux armements, avec aucun autre pays. La Chine prétend d’ailleurs ne pas avoir lancé de missile hypersonique en juillet dernier, mais d’avoir effectué des tests pour un véhicule spatial réutilisable.
« Ces dernières années, les États-Unis ont fabriqué des excuses comme la ‘menace chinoise’ pour justifier leur expansion des armements et le développement d’armes hypersoniques », a déclaré Liu Pengyu, porte-parole de l’ambassade de Chine, renvoyant la faute aux États-Unis.
Une chose est sûre, en matière d’armement, les plus grandes puissances de ce monde ne sont pas prêtes à se faire dépasser, quitte à aller toujours plus loin et à envenimer une situation toujours tendue.