Le légendaire investisseur Michael Burry a de nouveau fait parler de lui sur Twitter cette semaine, la plateforme avec laquelle il entretient une relation d’amour-haine. Il a fait la lumière sur l’intérêt soudain d’Elon Musk pour la vente de ses actions de Tesla. Et il a de nouveau sonné l’alarme au sujet des spéculations dangereuses sur les marchés financiers.
« En ce qui concerne ce qu’Elon Musk a À VENDRE en raison de la taxe proposée sur les bénéfices, ou pour résoudre la faim dans le monde, ou… alors, il y a aussi la question de l’exonération d’impôt qu’il a enregistrée le 30 juin sous forme de prêts personnels, avec 88,3 millions de ses actions en garantie », a écrit Burry dans un tweet supprimé depuis, mais repéré par Business Insider.
L’exégèse du tweet est la suivante : Burry suggère que Musk pourrait vouloir vendre des actions de Tesla pour rembourser ses dettes personnelles. Il note que Musk a pris comme garantie 88 millions d’actions de Tesla pour des prêts personnels qu’il a contractés.
Burry, qui a prédit la crise du crédit américain en 2005, et a réussi à gagner une fortune en ventes à découvert (short-selling), est un fléau pour la crypto et le monde de la tech. Il a toujours été très critique à l’égard des perspectives financières de Tesla en particulier.
Payer ses dettes
Musk a récemment proposé de vendre des actions de Tesla pour 6 milliards, pour mettre fin à la faim dans le monde, si et seulement si l’ONU pouvait lui donner un plan détaillé et rigoureux de la stratégie à mettre en place pour éradiquer la faim. Le PDG de Tesla a ensuite lancé un sondage sur Twitter demandant s’il devait vendre 10 % de ses actions. Les spéculations allaient bon train: était-ce sous la pression des législateurs américains qui insistent sur une « taxe des milliardaires » qui s’attaquerait aux gains en actions des ultra-riches ?
Le tweet de Burry laissait entendre que ce n’était peut-être que des excuses.
En août, l’investisseur, qui a tweeté un lien vers un document d’enregistrement de la SEC, le détenteur de la bourse américaine, a déclaré que Musk avait engagé environ 88 millions d’actions, soit 36 % de son stock total, le 30 juin pour des prêts personnels.
Selon Burry, Musk n’a donc pas l’intention de vendre des actions pour nourrir des millions de personnes, ni en réponse à un projet de loi, ni parce qu’il peut subir une cotisation fiscale de 10 milliards de dollars. Non, Burry croit que Musk a besoin d’argent pour rembourser les prêts qu’il a contractés avec ses actions de Tesla à titre de garantie. Des dettes, donc.
Une perte de 50 milliards
Entre-temps, Musk a perdu 50 milliards de dollars cette semaine, depuis que les actions de Tesla ont fait un plongeon pour la deuxième journée consécutive.
C’est la plus grande chute en deux jours dans l’histoire de l’indice des milliardaires de Bloomberg, ainsi que la plus grande chute d’un jour après la chute de 36 milliards de dollars de Jeff Bezos après sa séparation de MacKenzie Scott en 2019.
Le malaise a commencé lorsque Musk a demandé à ses abonnés Twitter en fin de semaine s’il devait vendre 10% de sa participation dans l’entreprise, suivi par l’information selon laquelle son frère Kimbal a vendu des actions juste avant le sondage.
La manie des tulipes
De plus, les « la théorie des dettes de Musk » n’était pas la seule chose que Burry a commenté sur Twitter.
L’investisseur, connu du best-seller et du film hollywoodien « The Big Short », et responsable de Scion Asset Management, a décoré son profil Twitter d’une nouvelle image d’en-tête, « La crise de la tulipe », une peinture de Jan Brueghel. Son choix pour une peinture qui a caricaturé la bulle hollandaise de tulipes dans les années 1600 était sans aucun doute un avertissement de la manie actuelle des marchés.