Selon un nouveau rapport, les promesses faites il y a plus de dix ans par les pays développés de fournir 100 milliards de dollars par an de financement aux pays en développement ont peu de chances d’être tenues, même cinq ans après l’objectif fixé. Pourtant, ces engagements étaient considérés comme la clé pour donner le coup d’envoi des prochaines négociations sur le climat.
Cela menace le succès des négociations des Nations unies sur le climat à Glasgow, qui débutent dans quelques semaines, de même que l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré dans le cadre de l’Accord de Paris, indique Oxfam International dans une étude.
« Les pays riches doivent tenir leur promesse d’il y a 12 ans et joindre le geste à la parole », a déclaré Nafkote Dabi, responsable de la politique climatique mondiale chez Oxfam. « C’est clairement une question de volonté politique ».
Les données de l’OCDE de la semaine dernière ont montré que le rythme de la montée en puissance des financements a encore ralenti en 2019, avec une croissance de seulement 2 % par rapport à 2018. Aucune donnée n’était disponible pour 2020, date à laquelle le chiffre annuel de 100 milliards de dollars devait être atteint. Toutefois, en raison des dommages économiques causés par la pandémie, il est peu probable que cet objectif le soit.
Les pays en développement affirment que ce financement est essentiel pour leur permettre de respecter l’accord de Paris et de réduire les émissions de CO2. L’envoyé américain pour le climat, John Kerry, a parcouru le monde ces dernières semaines, à la recherche d’un soutien suffisant pour la COP26. Cette Cop, d’ailleurs, commence le 31 octobre. Mais le manque de financement pourrait constituer une pierre d’achoppement.
Oxfam a également exprimé des inquiétudes quant à la manière dont les fonds seront distribués aux pays en développement. Plus des deux tiers du financement se feront sous forme de prêts, ce qui aggravera l’endettement des pays.
Les États-Unis sont largement considérés comme le pays présentant le plus grand déficit de financement. En partie parce que l’ancien président américain, Donald Trump, a retiré le pollueur le plus riche du monde de l’accord de Paris. Oxfam a déclaré que la France, l’Australie et le Japon ont confirmé qu’ils allaient augmenter leur financement en faveur des pays les plus pauvres.
À lire aussi: