Qu’est-ce que le Point Nemo, l’endroit où la Station spatiale internationale devrait finir ses jours?

À l’image des décharges et des cimetières de voitures, d’avions et autres appareils de grande taille, il existe une nécropole dédiée aux engins spatiaux. Il se situe sur Terre, au Point Némo.

La Station spatiale internationale vit ses dernières années. L’infrastructure de 400m³ lancée en 1998 et gérée collectivement par 19 nations devrait en effet prendre sa retraite en 2024, à moins que « son contrat » soit finalement prolongé, comme ce fut un temps souhaité. Si ce n’est pas le cas, l’ISS devrait logiquement finir ses jours au Point Nemo, cimetière des appareils spatiaux.

Officiellement, le Point Nemo correspond au « point d’inaccessibilité de l’océan » puisqu’il se trouve à environ 2.700 km de toute terre, à une profondeur de 4km dans l’océan Pacifique. Il tient son surnom du capitaine fictif du roman de Jules Vernes « 20.000 lieues sous les mers ». C’est à cet endroit que sont entassées les carcasses des satellites obsolètes, les pièces de fusées et les stations spatiales dépassées.

Cette tombe aquatique abrite notamment la station spatiale russe Mir, un véhicule de transfert automatisé baptisé Jules Vernes, ainsi que plusieurs satellites et pièces de fusées.

Éviter les débris spatiaux

Si l’orbite terrestre est polluée par de nombreux appareils spatiaux, la plupart de ceux qui périssent ne restent pas suspendus au-dessus de nos têtes, et ce, en raison du risque de collision qu’ils représentent. De minuscules débris peuvent en effet causer des dégâts considérables lorsqu’ils sont projetés à une vitesse orbitale qui peut aller jusqu’à 17.500 km/h. C’est pourquoi un rapatriement sur Terre est nécessaire pour les appareils en fin de vie qui passeront leurs derniers jours au cimetière des engins spatiaux.

Mais tous les appareils ne sont pas rapatriés sur notre planète. Certains sont simplement envoyés plus loin dans l’espace, vers « l’orbite cimetière », avec le reste de carburant dont ils disposent, alors que les objets plus petits peuvent simplement être redirigés vers la Terre pour qu’ils soient brulés lors de leur entrée dans notre atmosphère.

L’objectif est d’éviter le syndrome Kessler, à savoir un seuil où les débris spatiaux sont tellement nombreux que des collisions avec les objets en orbite sont inévitables, entrainant toujours plus de débris de manière exponentielle et augmentant les probabilités d’impacts. Si ce seuil est atteint, l’exploration de l’espace, de même que l’utilisation des satellites seraient compromises pendant plusieurs années.

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