Une idée terrible pour les boomers ou en tout cas discutable pour les républicains.
Les États-Unis qui emboîtent le pas au Salvador en reconnaissant comme devise légale le bitcoin, au même titre que leur omniprésent dollar. Ce scénario monétaire difficilement imaginable recueille le soutien de plus d’un résident américain sur quatre, dévoile le nouveau sondage de l’institut YouGov.
Certains répondants (11%) se montrent « fortement » favorables à ce que la cryptomonnaie soit acceptée par l’ensemble des commerçants, administrations et entreprises en échange de biens ou de services, parallèlement au bon vieux billet vert.
Un soutien, certes moins franc, est exprimé par 16% supplémentaires de personnes sondées à propos de ce sujet manifestement utopique.
Au sein de l’échantillon des quelque 5.000 participants, différentes lignes de forces se dessinent selon l’obédience politique, le genre ou l’âge. Celles et ceux se déclarant démocrates s’affichent un peu plus ouverts à l’idée de légaliser le BTC (29%) que leurs homologues républicains (26%).
De façon assez logique, les plus jeunes générations restent plus enclines à utiliser la plus connue des cryptos comme monnaie nationale. Les répondants âgés de 25 à 34 ans sont même très favorables à la démarche (44%). Tandis que presque autant de baby-boomers, ayant entre 57 et 75 ans, s’opposent nettement à l’aidée (43%).
Les résultats indiquent par ailleurs que le revenu a une influence significative sur l’attitude des individus à l’égard du bitcoin : les participants au sondage gagnant plus de 80.000 $ par an semblent deux fois plus susceptibles de soutenir la reconnaissance de la monnaie numérique (21 %) que ceux qui gagnent moins de 40.000 $ (11 %).
Ces répondants qui perçoivent moins de 3.333 $ par mois constituent également la catégorie la plus réticente au scénario.
Pour rappel, cette enquête d’opinions intervient dans un contexte particulier, à savoir l’entrée en vigueur de la controversée « loi Bitcoin » au Salvador ce mardi.
Proposée par le président Nayib Bukele, la loi avait été adoptée par le parlement salvadorien en juin dernier, malgré les griefs de la communauté internationale mais aussi de la population locale.
Pas de sitôt en Belgique
L’adoption du bitcoin semble assez judicieuse du point de vue du Salvador, tout comme elle le serait pour d’autres économies dollarisées. Des pays d’Amérique latine, du Mexique au Paraguay, ont déjà exprimé leur intérêt pour la loi salvadorienne. La cryptomonnaie ne devrait pas pour autant s’imposer dans tous les paniers de devises officielles.
Pour la simple raison que bon nombre de pays ne souffrent pas de ce degré de domination du dollar, ni d’antécédents d’instabilité politique ou économique. Encore moins chez nous, où nous disposons à la fois d’une monnaie forte avec l’euro et d’une discipline monétaire. Le consommateur belge ne doit pas non plus chercher de solution de secours à une hyperinflation foudroyante comme on a pu l’observer au Venezuela ou au Zimbabwe.
Ajoutons au passage que si les banques centrales planchent également sur leurs propres monnaies numériques, elles explorent dans des concepts très éloignés des cryptomonnaies telles que le bitcoin.
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