Les instituts de recherche qui surveillent le niveau de la fonte des calottes glaciaires viennent d’enregistrer un phénomène particulièrement grave cette semaine. Le Groenland fond à grande vitesse.
L’alerte a été lancée par Polar Portal, un site web qui affiche chaque jour les résultats de la surveillance de la fonte de la calotte glaciaire du Groenland réalisée par les instituts de recherche danois. Ces deux derniers jours, la glace de l’immense île située entre l’Atlantique Nord et l’océan Arctique a fondu à une vitesse impressionnante.
Sur la seule journée de mercredi, le Groenland a perdu 8,5 milliards de tonnes de glace en surface. Rebelote jeudi, avec 8,4 milliards de tonnes. Des chiffres qui donnent le tournis et qui vont au-delà des moyennes de saison.
Au total, ce sont donc 16,9 milliards de tonnes de glace qui ont fondu au Groenland en 48 heures. Pour donner un ordre de grandeur, Polar Portal indique que toute cette eau pourrait recouvrir la Floride sous 10 cm.
Si ce parallèle ne vous suffit pas, le calcul vis-à-vis de la Belgique est lui aussi frappant. Avec 30.689 km² de superficie, notre pays est près de 6 fois plus petit que l’État du sud-est des États-Unis (170.312 km²). Cela veut donc dire que la glace qui a fondu en deux jours au Groenland pourrait mettre tout notre pays sous plus de 50 cm d’eau. Et la Wallonie sous 100 cm.
Les chiffres de ces derniers jours sont toutefois toujours inférieurs aux records absolus, enregistrés à l’été 2019. Le 30 juillet de cette année-là, 11 milliards de tonnes de glace avaient fondu.
Sur toute la saison estivale 2019, les fontes s’étaient élevées à 530 milliards. A priori, on ne devrait pas en arriver là cette année. En revanche, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué que la zone de fonte actuelle est plus étendue que celle d’il y a deux ans. Observation également partagée par Polar Portal.
Au début de l’année, le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avait alerté sur le fait que les calottes glaciaires du Groenland et de l’Arctique étaient celles qui fondaient le plus rapidement au monde. On est désormais dans le pire scénario que le groupe avait imaginé, ce qui aura un effet dévastateur sur l’élévation du niveau des mers.
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