Le président chinois voit son pays à la tête de l’économie mondiale dès les années 2030. Mais il n’y a pas de chemin tout tracé vers l’hégémonie, même pour l’Empire du Milieu.
Le tigre chinois sort les griffes et, alors que 2021 marque le centenaire de la fondation du parti communiste de Chine, il est en appétit. Le président chinois Xi Jinping espère voir son pays se hisser au rang de première puissance économique mondiale dans un futur – très – proche. Autrement dit, dépasser le niveau de croissance des États-Unis. Sur le papier, la grande puissance asiatique semble sur le bon chemin, mais il n’est pas certain qu’elle arrivera au bout du voyage. Car les défis à relever son nombreux. Et la Chine montre peut-être déjà des signes d’essoufflement, selon une nouvelle étude.
Une main-d’œuvre qui va diminuer. La fertilité chinoise est très basse, conséquence de la politique de l’enfant unique, du déséquilibre homme-femmes dans la population, et de l’urbanisation. À tel point que si rien ne change, la population chinoise pourrait perdre 260 millions de personnes en 30 ans, soit une baisse de 28% ! La Chine en est d’ailleurs consciente : certaines familles sont autorisées à avoir un troisième enfant, et l’âge de la retraite va être relevé. Mais ce n’est pas pour autant que les Chinois ont les moyens de soutenir le coût financier d’une plus nombreuse progéniture.
Une méfiance croissante à l’international. Une grande puissance hégémonique n’est pas forcément populaire dans le monde, surtout quand elle est perçue comme menaçante plutôt que protectrice. Outre que les opinions publiques de beaucoup de pays du monde ont une image assez négative de la Chine, les investisseurs aussi commencent à s’en méfier. Et le flux d’innovations et de technologies qui a dynamisé la croissance chinoise pourrait bien se tarir, alors que certains pays se replient sur leur zone économique d’origine. C’est le cas aux USA, mais aussi en Europe, où certaines firmes relocalisent, tandis que l’Inde veut prendre son indépendance des technologies chinoises.
Le risque d’une crise financière. Le rapport entre le PIB de la Chine et son crédit a pris des proportions faramineuses : de 140%, il est passé à 290%, même si la crise du coronavirus a joué un rôle dans ce recours massif à l’emprunt. Mais c’est dangereux. L’économie chinoise a ses particularités, mais pour tout autre pays, ces taux seraient vus comme les signes avant-coureurs d’une grave récession, avec une croissance négligeable, voire nulle, pour plusieurs années.
L’Oncle Sam ne baisse pas les bras. Joe Biden a été très clair là-dessus : La Chine qui prend la tête de la course économique, « Ça n’arrivera pas sous ses yeux ». Le président américain reste confiant en l’économie de son pays, dont il assure qu’elle va continuer à croître. Et il compte bien accélérer la cadence avec des plans d’investissement massifs. De quoi maintenir l’écart avec la Chine ? A voir.
Pour aller plus loin :