Un emploi sur cinq menace de se déplacer des pays riches vers les pays pauvres en raison de la popularité croissante du télétravail. C’est la conclusion d’une étude publiée par le Tony Blair Institute for Global Change.
L’étude a été réalisée en Grande-Bretagne et se concentre sur la situation dans ce pays, mais elle s’applique à tous les pays développés. Les emplois qui disparaîtraient sont principalement dans le secteur des services, en raison de l’introduction massive du télétravail pendant la pandémie. Pour les entreprises concernées, il n’y avait guère d’autre choix que de permettre à leurs employés de travailler à distance.
Les entreprises ont ainsi compris que certaines de leurs équipes pouvaient travailler à distance, sans que la qualité du travail en souffre. Souvent, même avec un effet positif.
Bien sûr, cela a des conséquences. L’une d’elles est que les entreprises pourront réduire la taille de leurs bureaux, car de plus en plus de personnes travailleront à domicile. Mais la perte d’emplois provient plutôt d’une autre conséquence : si un travail bien rémunéré peut être effectué à 50 km du bureau, le même travail peut être effectué à 5.000 km.
Dès lors, pourquoi un employeur ne remplacerait-il pas une main-d’œuvre nationale mieux rémunérée et socialement plus chère par des travailleurs originaires de pays où les salaires sont plus bas et la protection sociale moindre ?
Selon le Tony Blair Institute for Global Change, il ne s’agit pas d’un phénomène marginal, mais d’un changement massif à venir qui coûtera 5,9 millions d’emplois rien qu’en Grande-Bretagne. Les ‘Local workers’ devront céder la place aux ‘anywhere workers’. Des programmeurs informatiques aux graphistes, en passant par de nombreux autres emplois.
La conclusion de l’étude est sombre :
Si rien n’est fait, l’externalisation et la délocalisation de ces emplois auront des conséquences politiques, sociales et économiques comparables à l’effondrement de l’emploi industriel dans les années 1970… mais à un rythme accéléré…. ».
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