Quelles étaient les motivations du gifleur de Macron ?

Comparution immédiate: 18 mois de prison, dont 4 mois fermes pour le gifleur d’Emmanuel Macron. Analysé sous tous les angles, aussi bien par la presse que par le tribunal correctionnel de Valence, on ne connaissait toujours pas les réelles motivations de Damien Tarel.

À l’audience, le gifleur présidentiel s’est justifié, rapporte Le Monde qui a pu assister au procès: ‘Je me suis senti investi par ce que représentent les “gilets jaunes” exclus juste avant et dont la voix ne pouvait pas être entendue, et par le peuple français en général.’

Son caractère ? On connait désormais un peu plus le profil de Damien Tarel, 28 ans, au vocabulaire châtié mais dyslexique. Déclaré haut potentiel durant son enfance, il n’en assumera pas le poids, notamment après le traumatisme de la mort de son père: des années de chômage et de RSA suivront.

Ses passions ? Le Japon, la cavalerie – d’où son cri ‘Mont-Joie, Saint Denis, à bas la Macronerie’ – et les combats médiévaux, qu’il exerce ‘dans sa petite ville de campagne mourante’. Identifié comme timide par ceux qui le connaissent ou l’ont connu, il n’aurait apparemment jamais vraiment montré ses opinions politiques.

Ses idées politiques ? Le jeune homme se dit patriote, ne s’expliquant pas par exemple la dissolution de Génération Identitaire, groupuscule associé à l’extrême droite. L’analyse de ses réseaux sociaux confirme cette appartenance. Il suit plusieurs chaines YouTube comme celle d’Henry de Lesquen, condamné pour négationnisme et provocation à la haine, ou encore le Cercle Richelieu, organisation royaliste. Il suit plusieurs médias dits ‘alternatifs’ créés par d’anciens cadres du Front National comme TV Libertés, ‘la première chaîne de réinformation de France’, qui, il y a quelques semaines, a reçu le YouTubeur Papacito, un militant royaliste d’extrême droite bien connu. L’homme s’est récemment mis en scène en train de fusiller un militant de la France insoumise. Tarel nie toutefois tout révisionnisme, ‘c’est la censure qui me déplait’ pour celui qui aimait se prendre en photo avec une moustache d’Hitler, ou offrir Mein Kampf à un ami, ‘parce qu’il était passionné par la Seconde Guerre mondiale’.

Au procès, Damien Tarel apporte d’autres explications plus confuses sur son acte: s’il exprime bien son ‘dégoût’ de Macron ‘qui représente très bien la déchéance de notre pays’, il ne veut pas ‘faire le procès de la démocratie’. Il estime toutefois que le président français n’est pas légitime, ‘n’ayant pas été élu par l’ensemble de la population française’.

Le président de la République a commenté le verdict du procès en comparution immédiate, estimant ‘qu’il ne fallait pas exagérer la portée de cet acte même s’il ne faut rien accepter ni rien banaliser’.

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