Le ministre irlandais des Finances Paschal Donohoe a déclaré mardi que l’Irlande n’avait pas l’intention d’augmenter son taux d’imposition sur les sociétés, l’un des plus bas au monde, rejetant le projet du président américain Joe Biden de fixer un taux d’imposition mondial ‘d’au moins’ 15%.
‘Nous avons des réserves vraiment importantes concernant un taux d’imposition minimum mondial à un niveau tel que cela signifierait que seuls certains pays, et certaines grandes économies, pourront bénéficier de cette base’, a déclaré le ministre sur Sky News.
Selon la chaîne, M. Donohoe a prédit que le pays maintiendrait son taux d’imposition des sociétés à 12,5% pendant de nombreuses années encore.
‘Au moins’ 15%
Des négociations sont en cours à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à l’initiative de Washington, afin de mettre en place un taux d’imposition sur les bénéfices des multinationales qui soit harmonisé dans les différents pays.
L’administration Biden a proposé jeudi à ses partenaires de l’OCDE de fixer à ce taux ‘plancher’, invitant à poursuivre les discussions avec l’objectif d’être ‘ambitieux’ et ‘d’augmenter ce taux’.
La réforme vise à mettre fin à la concurrence fiscale entre les pays.
Le projet porté par l’administration Biden intervient alors que le président des États-Unis cherche à relever sa fiscalité des entreprises afin de financer un plan massif d’investissements.
L’OCDE, qui regroupe 36 pays dont l’Irlande, souhaitait jusqu’ici obtenir un accord de principe global lors du G20 Finances des 9 et 10 juillet, puis lors d’une réunion finale en octobre.
Le FMI loue la proposition américaine
De son côté, le FMI a par contre loué la proposition américaine, soulignant que cela devait permettre aux pays d’investir davantage dans des domaines essentiels comme l’éducation, la santé ou les infrastructures.
‘Il y avait une proposition pour une taxe allant jusqu’à un taux de 21%. Le chiffre devrait être un peu plus faible que cela’, a estimé Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international lors d’une conversation avec le Washington Post. Mais tout taux supérieur à l’imposition actuelle, qui dans de nombreux pays s’élève à ‘10% ou même moins, sera bénéfique’, a-t-elle ajouté.
Elle a rappelé que l’institution de Washington est favorable depuis longtemps à une telle imposition à l’échelle mondiale. ‘Pourquoi? Parce qu’il n’y a pas de nivellement par le bas et moins de course à l’évasion fiscale, ceci signifie plus d’argent dans les caisses des États pour investir dans l’éducation et la santé, et les infrastructures, le domaine numérique, tous les domaines utiles (…) dans lesquels nous devons investir davantage’, a-t-elle détaillé.
La patronne du FMI a toutefois reconnu que l’imposition d’une telle taxe était particulièrement complexe puisqu’il s’agit de trouver un consensus sur ‘le point idéal’, celui qui est bénéfique à l’économie mondiale tout en étant satisfaisant pour les autorités fiscales de chaque pays.
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