Le complexe pénitentiaire de Rikers Island, à New York, connu pour sa violence et ses conditions de vie déplorables, deviendra bientôt un hub pour les énergies renouvelables.
Rikers Island a une réputation particulièrement mauvaise: ‘Gladiator School’ et ‘Torture’ Island ne sont que quelques-uns de ses surnoms. Selon les statistiques, près de 90% des détenus sont noirs ou latinos et trois quarts d’entre eux sont en attente de jugement. La violence, tant de la part des gardiens que des détenus, y est monnaie courante.
Face à cette situation, le conseil municipal de New York a finalement voté en 2019 la fermeture définitive du complexe pénitentiaire d’ici 2026. Depuis lors, les écologistes ont fait campagne pour convertir l’île en un hub pour les énergies renouvelables.
Et ce projet est en passe de devenir réalité, si l’on en croit la décision du conseil municipal de New York, qui vient d’adopter le Renewable Rikers Act.
Membre de ce Conseil, Costa Constantinides, qui a voté en faveur du projet de loi, applaudit cette décision. ‘Les 413 acres (1,67 km², ndlr) de Rikers Island ont, pendant trop longtemps, incarné un système judiciaire injuste et raciste’, a-t-il déclaré dans un communiqué. ‘Ces projets de loi offrent à la ville l’opportunité de construire un centre pour la durabilité et la résilience qui peut servir de modèle pour les villes du monde entier.’
Renewable Rikers Act
Selon le premier volet du Rikers Act, la prison doit fermer d’ici le 31 août 2027, après quoi le système pénitentiaire remettra le complexe à l’agence chargée des nouveaux projets. Le centre de détention en lui-même sera remplacé par des prisons plus petites et plus humaines, situées à différents endroits de la ville.
Le second volet demande à la ville de New York d’étudier la transformation du complexe en nouvelles installations d’énergie renouvelable et de stockage. Toutefois, il n’est pas encore clair à ce stade en quoi consisteront précisément ces installations.
Le Renewable Rikers Act est le résultat de plusieurs années de campagne menée par des groupes en faveur d’une réforme de la politique climatique et pénitentiaire. ‘Des recherches ont montré que les communautés à faibles revenus et les communautés de couleur souffrent non seulement de manière disproportionnée des effets du changement climatique sur la santé… mais (leurs membres) sont également incarcérées de manière disproportionnée’, a déclaré Sonal Jessel, directrice politique de WE ACT for Environmental Justice.
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