La Chine ne perd pas de temps et envoie à nouveau ses émissaires en Afrique

L’année 2021 sera essentielle pour façonner les relations sino-africaines. Les échanges entre la Chine et l’Afrique sont à l’aube d’un nouveau départ après une période de difficultés engendrées par la crise. Après l’Europe, la Chine est la deuxième plus grande puissance économique présente sur le continent africain.

Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont chuté de près de 11% durant les mois précédents, mais les analystes annoncent un rebond dans exportations des principales matières premières comme le pétrole ou le cuivre dans les mois qui arrivent.

Une tournée en Afrique

C’est dans ce contexte que se déroule cette semaine une tournée chinoise en Afrique. Du 4 au 9 janvier 2021, le conseiller d’État qui est aussi le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, entamera plusieurs visites officielles au Nigeria, en République démocratique du Congo, au Botswana, en Tanzanie et aux Seychelles. 

C’est la 31e année consécutive qu’un ministre chinois des Affaires étrangères choisit l’Afrique en tant que première destination de visite après la période des fêtes. Mais ces déplacements ne sont pas désintéressés, ils s’effectuent avec une volonté de renforcement commercial en toile de fond.

Il ne s’agit donc pas de la première manœuvre de la Chine pour tenter de se rapprocher du continent.

L’île Maurice

L’année dernière, la Chine avait déjà envoyé plusieurs équipes médicales dans pas moins de 15 pays africains et avait annulé des prêts sans intérêts qui devaient arriver à échéance à la fin de l’année. Selon plusieurs experts, l’amitié sino-africaine a été renforcée dans le cadre de cette pandémie alors qu’un accord de libre-échange entre l’île Maurice et la Chine est entré en vigueur à compter du 1er janvier 2021.

L’accord s’appuie sur quatre voletsle commerce des marchandises, le commerce des services, l’investissement et la coopération économique. Comme le rapporte l’Opinion, le sujet est passé inaperçu mais il témoigne de la volonté de la Chine de faire de l’Afrique l’une de ses priorités. 

Ce consensus permet déjà à près de 90% des produits en provenance de l’île d’être exempts de droits de douane, l’objectif étant d’atteindre les 96% dans les 5 à 7 prochaines années. Aussi, le principe de cet accord serait en effet de convaincre par la suite d’autres pays africains d’intégrer cette zone de libre-échange. 

Le Zleca

Les lignes directrices de cet accord émergent en parallèle à la mise en vigueur d’un autre traité de taille, la zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), auquel 54 États africains (sur 55 au total) ont adhéré. 

Le Zleca est à présent la plus grande zone de libre-échange au monde en termes d’États membres participants après la formation de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et révèle un sacré potentiel: l’accord pèserait plus de 3.400 milliards de dollars.

Une aubaine pour la Chine

Il s’agit aussi d’un potentiel commercial immense pour la Chine. Pour l’Afrique, un partenariat avec la deuxième plus grande puissance du monde serait essentiel pour combler le fossé des infrastructures sur le continent. 

Pourquoi? Les infrastructures matérielles réparties en Afrique sont faibles, et des pays tels que la Chine disposent d’une grande expérience en matière de construction d’infrastructures comme des routes, des chemins de fer, des ports ou encore des terminaux aéroportuaires dans les pays africains. Une Afrique plus forte constituerait un bon allié et un meilleur partenaire pour la Chine.

Pékin a bien évidemment soutenu cet accord du Zleca en espérant en tirer profit, à l’aube du prochain sommet entre l’Afrique et la Chine, alors que cette dernière espère renforcer ses liens avec le continent africain cette année. 

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