Du ski à Noël : la bataille explosive n’est pas terminée…

Le président Macron ne croit pas à l’ouverture des stations de ski ‘avant mi-janvier’. Mais les professionnels et élus des régions concernées n’ont pas dit leur dernier mot. Dans une tribune publiée dans le Figaro, ils appellent le président à changer sa position. Au niveau européen, l’Allemagne plaide pour repousser la saison de ski. La bataille politique commence.

Les pays alpins se sont récemment positionnés sur la possibilité d’ouvrir les stations de ski dès Noël. Pour le président français, ce sera non. Pareil pour l’Italie, qui reste traumatisée par l’épisode du printemps dernier. Mais Giuseppe Conte appelle à une concertation européenne. L’Autriche n’annulera sa saison pour Noël qu’à la condition de recevoir des compensations de l’UE. Enfin, la Suisse fait cavalier seul. Les stations sont d’ores et déjà ouvertes.

L’enjeu économique est énorme. En France, une saison de ski pleine, c’est près de 11 milliards d’euros répartis dans les 250 stations de l’Hexagone. Selon France Tourisme, 2 milliards d’euros ont déjà été perdus entre mars et novembre. La période de Noël représente en temps normal un quart des recettes de l’année. 55 millions de forfaits sont vendus chaque année en France, mais les répercussions vont bien au-delà: commerces, restaurants, transports, cours, logements… 120.000 emplois directs en dépendent.

Face à ce drame économique, professionnels et élus locaux ont écrit une tribune publiée dans le Figaro. Et ils ont des arguments pour faire changer d’avis le président de la république.

  • Professionnels et élus ont mis en place ‘des protocoles sanitaires complets et inédits’. Le fruit d’un travail de plusieurs mois.
  • Ils rappellent que les domaines skiables sont de grands espaces aérés.
  • Le port du masque sera obligatoire lors des remontées mécaniques et dans les files d’attente. Les règles de distanciation y seront appliquées.
  • Les forfaits seront vendus en ligne.
  • Les stations ne comptent pas se soustraire aux règles nationales concernant les bars et les restaurants. Comprendre: ils resteront fermés tant que la mesure prévaut. Les hébergeurs pourront en revanche servir des repas.
  • ‘Il y a en réalité dans une station les mêmes risques que dans n’importe quelle ville. 70% de la clientèle réside dans des appartements individuels – et il serait incompréhensible d’ouvrir au public des lieux fermés (théâtres, cinémas, musées…) alors qu’on interdirait les activités de plein air.’
  • Les professionnels de ski se feront tester ‘tous les 15 jours’. Des centres de tests ont déjà été mis en place.
  • Enfin, professionnels et élus rappellent que, pour l’heure, Suisse, Autriche, Espagne et Andorre ne comptent pas interdire la saison de ski à Noël.

Bras de fer européen ?

On le sait désormais. De nombreux clusters ont pris leur origine dans les après-ski de l’hiver dernier. En Italie et en Autriche notamment. L’Allemagne va officiellement demander à l’UE de reporter la saison de ski au 10 janvier, minimum.

Face à la résurgence des cas et des décès en Allemagne, Angela Merkel a déjà demandé aux Allemands de ne pas se rendre à l’étranger durant les fêtes. Rappelons que l’Allemagne assure en ce moment la présidence de l’Union.

Face aux réticences de certains pays, la chancelière allemande le reconnait: ‘Je vais être honnête avec vous, ce ne sera probablement pas facile, mais nous allons essayer.’ Elle trouvera en Emmanuel Macron et Giuseppe Conte des alliés de poids.

Mise à jour

Ce jeudi midi, le Premier ministre Jean Castex a tranché au niveau français. Les stations de ski seront ouvertes, mais les remontées mécaniques… fermées.

Nulle doute que cette décision fera réagir les concernés. Si tant est qu’ils puissent comprendre cette mesure…

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