Un No-deal sur le Brexit aurait des conséquences bien plus lourdes à long terme que le Coronavirus. C’est en tout cas ce que le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, a déclaré hier, comme le stipule le quotidien britannique The Guardian.
Voilà plusieurs mois que l’on se demande si un accord sur le Brexit sera finalisé d’ici la fin de la période de transition. La semaine dernière, une source européenne avait déjà déclaré que faute d’accord trouvé d’ici le 23 novembre, le texte n’aurait plus le temps d’être traduit dans toutes les langues officielles de l’UE pour entrer en vigueur d’ici le 1erjanvier 2021. De leur côté, la Belgique, la France et les Pays-bas se préparent d’ores et déjà à un Brexit dur.
Mais alors que les politiques ont du mal à s’accorder, Andrew Bailey est convaincu que l’absence d’ un accord perturberait le commerce transfrontalier, tout comme il pourrait éroder la confiance – de même que la qualité des relations – entre Londres et Bruxelles, pourtant indispensable à un partenariat économique de qualité.
‘Deux, voire trois fois pire’
Alors qu’il s’adressait aux députés de la commission du Trésor, Andrew Bailey a déclaré que les retombées de la pandémie et du deuxième lockdown ont un impact considérable sur l’économie, mais que ‘les effets d’un No-deal, à long terme, [seraient] plus importants que ceux engendrés par le Covid’.
La déclaration d’Andrew Bailey fait suite à une analyse effectuée par la London School of Economies (LSE). L’institution a en effet conclu en septembre que l’impact économique d’un no-deal sur le Brexit pourrait être deux fois, voire trois fois pire que celui de la pandémie. Interrogé sur cette recherche, Andrew Bailey a déclaré que les projections économiques allaient dans ce sens, car le Royaume-Uni pourrait mettre beaucoup de temps à s’adapter à de nouvelles relations commerciales.
8% d’ici 10 ans
La pandémie a plongé l’économie britannique dans une récession économique profonde, ayant entraîné une chute de 20% du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre de cette année. Le deuxième confinement n’encourage aucune amélioration: la production économique totale du pays se chiffrant à environ 1,75%.
Un No-deal ne causerait pas autant de dégâts que ceux infligés par la pandémie à court terme, mais les projections de la LSE suggèrent une baisse du PIB de 8% d’ici 10 ans si un accord n’est pas trouvé.
Deal?
À environ un mois de la fin de la période de transition, un accord commercial entre Londres et Bruxelles pourrait bel et bien être finalisé, mais un risque de No-deal subsiste encore.
Ce week-end, le chancelier Rishi Sunak, a déclaré que la Grande-Bretagne n’allait pas accepter n’importe quel accord avec l’UE , insistant sur le fait que le Covid-19 représentait une menace bien plus grande pour l’économie qu’un no-deal. Rishi Sunak a toutefois déclaré qu’un consensus serait préférable mais que dans tous les cas, le Royaume-Uni ‘prospérerait’, accord ou non.