Mathieu Michel (MR) a félicité vendredi Proximus d’avoir choisi les équipementiers européens Nokia et Ericsson comme partenaires pour le déploiement de son réseau 5G. « Travailler avec plusieurs fournisseurs répond parfaitement aux recommandations de l’Europe en la matière. De plus, le choix de deux partenaires permet d’éviter une trop grosse dépendance à un seul et même acteur », pointe ainsi le secrétaire d’État à l’Agenda digital et au numérique.
Proximus a en effet choisi le Finlandais Nokia pour le renouvellement de ses équipements RAN, son réseau d’accès radio mobile, et sélectionné le Finlandais Ericsson comme partenaire principal pour moderniser son cœur de réseau data mobile. Pour Proximus, opter pour deux partenaires, « des champions technologiques », au lieu d’un seul apportera une « diversité intéressante », selon les mots de Geert Standaert, directeur technologique de l’opérateur.
Les deux éléments sont totalement indépendants et des standards internationaux garantissent l’interopérabilité entre les équipements, relève-t-il. Selon lui, choisir deux partenaires était la « meilleure solution ». Même son de cloche du côté des deux équipementiers télécoms. « Il est normal de segmenter » dit ainsi Luc Defieuw, responsable pour la Belgique chez Nokia.
« C’est un élément de diversité très important », abonde Rémi de Montgolfier, directeur général local d’Ericsson. « Cela manquait en Belgique ces dernières années », a-t-il ajouté, visant, sans le nommer, la position dominante de Huawei, dont les infrastructures équipaient jusqu’à présent Proximus, mais aussi Orange, et qui est tombé en disgrâce en Europe à la suite des soupçons américains d’espionnage du géant technologique chinois au profit de Pékin.
Huawei respecte la décision
Huawei respecte la décision de Proximus de choisir les équipementiers européens Nokia et Ericsson comme partenaires pour le déploiement de son réseau 5G. Elle est « le résultat d’un appel d’offres organisé par les opérateurs et du marché libre », réagit la filiale belge du géant technologique chinois, prônant cependant une « concurrence loyale ». Elle assure que son engagement en Belgique « reste inchangé ».
Pour la modernisation progressive, d’ici fin 2023, de son réseau d’accès radio mobile (Radio Access Network – RAN), Proximus a choisi Nokia, tant pour la 2G et la 3G que la 4G, des réseaux qui étaient jusqu’à présent équipés par Huawei. L’équipementier finlandais sera également associé au déploiement du réseau 5G. L’opérateur a en outre privilégié Ericsson pour la partie cœur de réseau data mobile.
Proximus a assuré avoir opté pour ces deux partenaires « à l’issue d’une procédure de sélection extrêmement concurrentielle, sur la base de critères technologiques, opérationnels, financiers et environnementaux ». « Et aucunement sur base d’autres critères », a insisté vendredi son CEO Guillaume Boutin, répondant à la question d’une éventuelle pression des autorités pour délaisser Huawei, soupçonné par les Etats-Unis et d’autres pays d’espionnage au profit de Pékin.
« Nous prônons une concurrence loyale », a réagi le groupe technologique chinois. « Plus une chaîne d’approvisionnement est diversifiée, plus elle est compétitive », analyse la filiale belge, rappelant qu’elle fournit des technologies de pointe aux opérateurs télécoms en Belgique depuis plus de 10 ans. « Nous avons des activités profondément ancrées dans le marché belge et notre engagement reste inchangé », conclut Huawei.