Le motoriste britannique Rolls-Royce, en grande difficultés à cause de la crise du secteur aérien générée par la pandémie de Covid-19, a annoncé jeudi un plan de recapitalisation à hauteur de 5 milliards de livres.
Dans un communiqué, il dit avoir obtenu un prêt d’un milliard de livres sur deux ans, et une extension d’une garantie de prêt existante allant jusqu’à un milliard de livres, auprès de l’organisme public UK Export Finance. À cela s’ajoute le projet de lever deux milliards de livres en octroyant des droits préférentiels de souscription à ses actionnaires, et une émission obligataire ‘d’au moins un milliard de livres’ (1, 1 milliard d’euros).
‘Ces mesures visent à améliorer la résilience financière de l’entreprise et à la doter d’une structure de bilan plus appropriée pour faire face aux risques macroéconomiques avant le retour d’une capacité à générer d’importantes liquidités attendue en 2022’, commente le groupe industriel, parmi les plus importants du Royaume-Uni, tout en estimant que ses ‘perspectives de long terme restent bonnes’.
‘De bonnes opportunités de croissance’
Le groupe table sur des investissements réduits dans sa division d’aéronautique civile car ‘la majeure partie de (ses) programmes de développement est achevée’ et il s’attend à ce que ses modèles de moteurs récents lui permettent de générer ‘des flux de liquidités importants (…) sur le long terme’.
Rolls-Royce dit enfin voir ‘de bonnes opportunités de croissance en défense et systèmes électriques’ notamment grâce à la transition énergétique. Il avait annoncé dès mai une large restructuration pour s’adapter à la chute brutale de la demande dans l’aéronautique civile, avec pour objectif d’économiser 1,3 milliard de livres au moins d’ici la fin 2022.
‘Une reprise très lente’
Ce plan comprenait ‘au moins 9.000 réductions de postes’ sur des effectifs d’alors 52.000 personnes. ‘Déjà 4.800 personnes ont quitté l’entreprise à la fin août, et 5.000 devraient l’avoir quittée d’ici la fin de l’année’, précise le communiqué.
Fin août, Rolls-Royce avait publié une perte nette de 5,4 milliards de livres (5,9 milliards d’euros) pour le premier semestre, creusant fortement ses déficits par rapport à l’année précédente, où il était déjà dans le rouge de 909 millions de livres ( un peu plus de 1 milliard d’euros) à cause de problèmes techniques sur certains moteurs.
Rolls-Royce s’attend à une reprise très lente dans sa branche aéronautique, estimant que les commandes de moteurs resteront sous les niveaux de 2019 jusqu’au milieu de la décennie.