Dans une lettre adressée au gouvernement britannique, le Congrès américain a averti le Royaume-Uni qu’il devrait respecter l’accord de paix nord-irlandais en s’extrayant de l’Union européenne, faute de quoi, il n’y aurait pas d’accord commercial américain. Une menace également formulée par Joe Biden sur Twitter.
‘Nous ne pouvons pas permettre que l’accord du Vendredi Saint, qui a apporté la paix en Irlande du Nord devienne une victime du Brexit’, a déclaré Joe Biden dans un tweet. ‘Tout accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni doit être subordonné au respect de l’accord et à la prévention du retour d’une frontière rigide. Point final’.
Le projet de loi
De quoi s’agit-il? Le projet de loi de Boris Johnson donnera à Londres le pouvoir de prendre des décisions commerciales en Irlande du Nord, pouvoirs qui sont censés être partagés avec les Européens, conformément à l’accord de Brexit. Il s’agit donc d’une violation du droit international, puisque le projet de loi déroge aux règles établies, qui garantissent une concurrence loyale après le Brexit.
Pourquoi est-ce controversé? La fermeture complète de la frontière en Irlande du Nord pose de nombreux problèmes à la population locale. Les laisser ouvertes revient à conclure un accord commercial, ce que l’UE ne soutient pas encore. Les relations entre l’Irlande du Nord et les Irlandais ne sont pas non plus des plus optimales. On craint une violation des accords de paix entre les deux parties, les accords dits du Vendredi Saint (Belfast).
L’UE n’est pas d’accord. Le projet de loi n’a pas encore été entièrement approuvé. Le Parlement a déjà donné son accord, mais le débat n’est pas encore clos. Beaucoup de choses peuvent encore changer. La loi a été approuvée par 340 voix pour et 296 contre. L’UE estime que toute violation du traité de Brexit pourrait faire sombrer les négociations commerciales, propulser le Royaume-Uni vers une sortie désordonnée. Bruxelles envisagerait même de repousser sa décision accordant la possibilité aux Chambres de compensation britanniques de continuer à opérer sur les transactions en euros pour leurs clients basés dans l’UE.
Joe Biden menace Boris Johnson
Tandis qu’Ursula von der Leyen a déclaré qu’il était ‘impossible de modifier unilatéralement’ l’accord scellant le départ du Royaume-Uni de l’UE, Joe Biden, a lui aussi mis en garde Boris Johnson contre toute action qui menacerait la paix en Irlande.
Eliot Engel, quant à lui, a déclaré que le Congrès ne soutiendrait pas un accord de libre-échange entre les États-Unis et le Royaume-Uni si la Grande-Bretagne ne respectait pas ses engagements avec l’Irlande du Nord.
La lettre, publiée aussi sur les réseaux sociaux, a été signée par les représentants du Congrès Richard Neal, William Keating et Peter King et Eliot Engel.