Alors que Boris Johnson a annoncé l’éventualité d’un no-deal, l’Union européenne fait pression sur le Premier ministre, qui a annoncé vouloir revoir l’accord sur le Brexit. Selon Reuters, Bruxelles envisagerait de repousser sa décision accordant la possibilité aux Chambres de compensation britanniques de continuer à opérer sur les transactions en euros pour leurs clients basés dans l’UE.
À la reprise de leurs négociations commerciales post-Brexit, le ton est encore monté, entre le Royaume-Uni et les membres de l’Union européenne (UE). L’Union européenne affirme que le plan de Johnson ferait échouer les négociations commerciales et propulserait le Royaume-Uni vers un ‘Brexit désordonné’, alors que d’anciens dirigeants britanniques ont averti qu’enfreindre la loi pourrait ternir l’image du pays.
À l’origine de la dispute? Un projet de loi que Boris Johnson a présenté le 9 septembre et qui contredit en partie l’accord déjà signé sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE, qui viole le droit international.
Ce texte donnera à Londres le pouvoir de prendre des décisions commerciales en Irlande du Nord, pouvoirs qui sont censés être partagés avec les Européens, conformément à l’accord de Brexit. Il déroge donc aux règles établies, qui garantissent une concurrence loyale après le Brexit.
Les ‘compensations’
Les Chambres de compensations, c’est quoi? C’est essentiel aux marchés financiers. C’est l’endroit où les actions, les obligations et autres produits dérivés s’échangent sur le plan technique après avoir été négociés en Bourse. Les compensations garantissent le bon déroulement de l’opération à l’acheteur et au vendeur. Or en Europe, un acteur domine largement cette activité, le LCH.Clearnet, contrôlé par le London Stock Exchange (LSE), en cours de fusion avec Deutsche Börse.
Fin janvier, l’UE avait accordé au Royaume-Uni un accès temporaire à la compensation des produits dérivés en euros afin d’éviter des perturbations majeures sur les marchés financiers.
Une confiance érodée
La Commission européenne devait initialement prendre cette semaine une décision sur la compensation en euros, mais celle-ci a été reportée à la fin du mois, a indiqué une source, évoquant la tenue en fin de semaine dernière d’une réunion entre les acteurs de l’industrie et un responsable européen.
L’UE a déclaré qu’elle ne pouvait plus ‘faire confiance à ceux qui enfreignent les accords’ et que ‘si le projet de loi n’est pas annulé, il n’y aura pas d’accord commercial’.