Les émissions d’obligations sociales ont plus que quadruplé depuis le début de l’année, indique un rapport de S&P Global Ratings. La crise sanitaire mondiale semble en être la principale raison.
Les obligations sociales permettent à des États ou à des associations de lever des fonds avec une finalité visant à réduire les inégalités. Les rendements pour ces obligations demeurant assez faibles, ils ne sont pas souvent privilégiés par les investisseurs.
Cependant, la crise du coronavirus a exacerbé les inégalités dans de nombreux pays. Les soins de santé sont débordés et le taux de chômage explose. De plus en plus de personnes conscientisées par ces problématiques ont donc décidé d’investir pour ce type de cause.
Selon S&P, les obligations sociales devraient être le segment à la croissance la plus rapide sur le marché de la dette durable. Depuis la crise, leur émission n’a cessé d’augmenter. En avril, 32 milliards d’obligations sociales ont été mises en circulation, selon Morgan Stanley. En comparaison, sur toute l’année 2019, ces créances représentaient à peine 20 milliards.
Qui crée ces ‘bonds’?
En règle générale, ce sont principalement des associations à but non lucratif qui émettent des ‘social bonds’. Car ils permettent de disposer rapidement d’un gros montant pour lancer leur projet sans devoir attendre des dons. En revanche, il s’agit de dette que l’ASBL doit s’engager à rembourser.
Aujourd’hui, plusieurs pays s’y sont mis. CNBC donne l’exemple de l’Équateur ou du Guatemala. Cette dette publique va, entre autres, aider à améliorer les services de soins de santé et à renforcer la sécurité alimentaire.
Récemment, la fondation Ford, aux Etats-unis, va aussi émettre ses propres obligations sociales. Un milliard de dollars devraient ainsi être récoltés et seront ensuite distribués à des associations avec des objectifs sociaux.
Rendement
Pour que le marché des ‘social bonds’ puisse vraiment se développer, il faudrait que le rendement puisse être plus facilement calculé. Aujourd’hui, ce secteur n’offre toujours que des rapports standardisés, peu transparents. En outre, les avantages sont souvent plus qualitatifs que quantitatifs. Difficile donc de mettre un chiffre sur le retour sur investissement.
En améliorant les rapports, les risques sur ces obligations seront plus clairs pour les investisseurs et ils leur feront plus rapidement confiance.