Pour financer son plan de relance, la Commission européenne a été claire: il s’agira d’un emprunt commun de 500 milliards qui sera remboursé par les États membres en fonction de leur poids économique. Si les pays savaient ce qu’ils allaient recevoir, ils ne connaissaient pas encore leur contribution. C’est chose faite pour la Belgique suite à une évaluation.
Les autorités belges ont estimé que l’État devrait rembourser 17,4 milliards d’euros en 30 ans, soit 580 millions chaque année, selon le journal Le Soir. Alors que notre pays n’obtiendra de ce plan que 4,8 milliards d’euros. Cela signifie que la Belgique devrait donner plus de trois fois ce qu’elle recevra en subsides.
Cette estimation passe mal chez certains députés belges. Pour Sanders Loones (N-VA), cette mesure est ‘illogique et injuste’. ‘Pourquoi nos impôts devraient-ils être utilisés pour donner une aide économique liée au coronavirus aux États membres qui sont moins touchés que nous ?’, a-t-il demandé lors d’un débat à la Chambre. Un discours soutenu par David Clarinval (MR), ministre fédéral du Budget. Même dans les rangs socialistes, cette contribution est remise en cause au regard des aides reçues en contrepartie.
L’idée de la Commission européenne est qu’un marché unique plus fort bénéficiera à tous. Personne ne peut se permettre que l’Italie ou l’Espagne, particulièrement impactées par l’épidémie, affaiblissent l’économie de toute l’UE. Sur ce point-là, tout le monde semble d’accord, en ce compris l’Allemagne.
En discussion
Le financement du plan doit encore être vu par le Conseil européen qui se réunit ce vendredi. L’Autriche, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, surnommés le club des 4 radins, devraient plus que certainement montrer leur désaccord envers un endettement commun. Or, sans l’accord des 27 membres de l’UE, ce plan ne verra jamais le jour.
D’autres propositions sont sur la table comme créer de nouvelles taxes sur la pollution ou sur les multinationales digitales.