Selon les économistes de la Banque mondiale, l’économie de la zone euro va se contracter de 9,1% cette année. Le FMI est un peu moins pessimiste et estime la baisse à 7,5%. Quant à la banque d’affaires française Natixis, elle table sur une perte de PIB d’environ 10% à cause du coronavirus.
Ces pertes ne peuvent pas être inversées, mais la question est de savoir où elles seront le plus senties. Selon toute vraisemblance, ce sont les jeunes qui feront les frais de cette crise.
Actions et immobilier plus chers
Les pays de la zone euro veulent atténuer le coup de la crise du coronavirus en produisant des déficits budgétaires massifs. Ceux-ci seront entièrement financés par la Banque centrale européenne jusqu’à la mi-2021 au moins.
Mais en raison de cette création d’argent, on peut s’attendre à une hausse rapide du prix des actifs financiers et des biens immobiliers. C’est un phénomène qui se produit déjà aujourd’hui, alors que de plus en plus d’argent afflue vers les bourses et l’immobilier.
Selon la banque d’affaires française Natixis, la perte de PIB en 2020 apparaîtra donc sous une forme particulière. Il s’agira d’une taxe supplémentaire sur l’achat d’actifs financiers ou de biens immobiliers, qui équivaudra à 10% du PIB. En d’autres termes, le prix de ces actifs va augmenter d’un montant équivalent à 10% du PIB. Cette augmentation constituera par conséquent une sorte de taxe supplémentaire pour les jeunes qui souhaitent acheter des biens immobiliers ou des actifs financiers.
Les jeunes paient le prix fort
C’est une mauvaise nouvelle pour les jeunes. Un récent rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les effets de l’épidémie de coronavirus sur le marché du travail mondial montre que depuis l’apparition du virus, 17,1% des jeunes actifs dans le monde ont perdu leur emploi. En outre, les personnes de cette tranche d’âge qui ont pu conserver leur emploi ont dû renoncer à 23% de leurs heures de travail en moyenne.
‘Sur le marché du travail, les jeunes sont triplement touchés par l’éclatement de la crise du coronavirus’, indique le rapport. ‘De nombreux jeunes travailleurs ont perdu leur emploi à cause de la crise. Mais les possibilités d’éducation et de formation s’en trouvent également compromises. Enfin, il est également devenu bien plus difficile pour beaucoup d’entre eux de pénétrer sur le marché du travail ou de changer d’emploi.’
Une récente enquête de la fédération bancaire Febelfin a montré que quelque 45% des jeunes Belges connaissent des problèmes financiers suite à la crise du coronavirus. Pour 13% d’entre eux, il s’agit même de graves difficultés.
L’économie a été paralysée afin de surtout protéger les personnes âgées
La grande majorité des décès liés au Covid-19 dans la zone euro – et donc en Belgique – concernent les plus de 65 ans, et dans cette catégorie d’âge, les plus de 85 ans. Les mesures de confinement, qui ont pratiquement paralysé l’économie, ont donc principalement bénéficié aux retraités. (Même si nous ne saurons jamais ce qui se serait passé si aucun lockdown n’avait été déclaré).
Par conséquent, ce sont donc principalement les jeunes qui subiront les conséquences (perte de revenus, pertes d’emploi, faillites, augmentation des prix de l’immobilier et des actifs financiers) de mesures qui ont principalement bénéficié aux personnes âgées.