Le Congrès national du peuple chinois a approuvé la proposition d’imposer une nouvelle loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. Celle-ci interdit les actes visant la chute du gouvernement central et l’ingérence étrangère dans l’ancienne colonie britannique, signant la fin du Hong Kong que l’on connait.
L’Assemblée nationale populaire (ANP) a voté à 2.878 voix en faveur du projet de loi, contre une seule en sa défaveur. Six personnes se sont abstenues de voter.
Le Comité permanent de l’ANP (un organe décisionnel restreint) devra désormais préciser les détails de cette loi et l’appliquer à Hong Kong, révèle CNBC. Comme le processus de promulgation contourne le pouvoir législatif autonome de Hong Kong, il pourrait encore prendre quelques mois. Mais on sait déjà que les conséquences seront lourdes pour la ville-Etat. Selon les observateurs, la loi viserait spécifiquement la répression active de la sécession, la subversion du pouvoir de l’État, les activités terroristes et l’ingérence étrangère.
La communauté internationale a largement critiqué cette proposition de loi, les États-Unis ayant également déclaré qu’elle porte atteinte aux libertés et à l’autonomie de Hong Kong. Hier, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a qualifié l’introduction de la loi de ‘décision désastreuse’. Elle menace également les relations commerciales privilégiées des États-Unis avec Hong Kong.
Manifestations
Cette annonce de Pékin intervient après une semaine de vives tensions à Hong Kong. Depuis que cette proposition de loi est sortie vendredi dernier, les manifestations ont repris de plus belle, des milliers de citoyens descendant dans les rues pour clamer leur mécontentement. Ils ont dû s’affronter aux policiers qui n’ont pas hésité à répliquer à coup de gaz lacrymogène et de canon à eau. Des centaines d’entre eux ont aussi été arrêtés.
Avec l’introduction de cette nouvelle législation, Hong Kong perd son statut d’indépendance relative par rapport à la Chine continentale. Lorsque l’ancienne colonie britannique est revenue aux mains de Pékin en 1997, les autorités chinoises s’étaient engagées à respecter la ‘Loi fondamentale’ jusque 2047, permettant à Hong Kong de conserver ‘un haut degré d’autonomie sauf en matière de défense et de politique étrangère’.
Cette région administrative jouissait donc jusqu’ici d’une liberté certaine dont ne bénéficient pas les habitants du continent. Elle jouit notamment d’une autonomie, d’un cadre juridique et économique propre, de droits électoraux limités et des libertés d’expression et de réunion.
Reste à voir comment réagiront les dirigeants mondiaux à l’introduction de cette loi liberticide. Le gouvernement américain a déjà prévenu qu’il imposerait ‘probablement’ des sanctions à Pékin si la Chine la mettait effectivement en oeuvre. Mais il ne faudrait pas oublier les relations commerciales ô combien importantes avec la deuxième puissance économique mondiale. Si le président Xi Jinping et les dirigeants du Parti communiste chinois semblent penser qu’ils peuvent agir en toute impunité, ils ont, en réalité, probablement raison…
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