L’ancienne épidémiologiste d’Etat en Suède: ‘Si nous avions fermé, nous aurions pu nous préparer’

Pour Annika Linde, la précédente experte en épidémiologie pour le gouvernement suédois, le pays aurait dû confiner la population pour réfléchir à une meilleure stratégie pour protéger les personnes vulnérables.

Face au Covid-19, la Suède a décidé de ne pas confiner la population. Les écoles, les magasins, les restaurants et les bars sont donc restés ouverts. Seules les personnes vulnérables devaient éviter les contacts sociaux. Le pays fait désormais face à une véritable hécatombe par rapport aux pays voisins.

Anders Tegnell, l’actuel épidémiologiste d’Etat, campe sur ses positions: le confinement n’aurait rien changé. Et il est suivi par la majorité du monde scientifique. Mais, il y a quelques jours, sa prédécesseuse, Annika Linde est sortie du silence pour marquer sa désapprobation par rapport à la politique du gouvernement.

Protéger les personnes vulnérables

‘Je pense que nous avions besoin de plus de temps pour nous préparer. Si nous avions fermé très tôt… Nous aurions pu, pendant ce temps, nous assurer que nous avions ce qui était nécessaire pour protéger les personnes vulnérables’ explique l’ex-épidémiologiste. Car pour elle, la Suède n’a pas su les protéger.

A 74 ans, Linde fait partie de la population à risque. Elle vit donc en quasi-isolement depuis plusieurs mois. Au début de l’épidémie, elle avait soutenu le programme du gouvernement. Mais ‘il s’est avéré que c’était un rêve de pouvoir protéger les personnes âgées, avec très peu de moyens en réalité’. Près de 4.000 personnes sont décédées en Suède. La moitié vivaient en maison de repos.

Le gouvernement suédois a laissé les autorités locales et les entreprises privées se charger de la protection des personnes âgées. Mais celles-ci manquaient cruellement de moyens. Le Premier ministre, Stefan Lofven, a d’ailleurs décidé il y a deux semaines d’embaucher 10.000 personnes pour venir en renfort dans les centres.

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