Les Belges travaillent en moyenne une heure de plus lorsqu’ils sont en télétravail. C’est ce qu’a pu constater le service de réseau privé virtuel NordVPN. C’est également le cas dans toute l’Europe, à l’exception de l’Italie, durement touchée par le coronavirus.
Le covid-19 maintient plus d’un tiers de la population mondiale en confinement à des degrés divers. Beaucoup ont dû adapter leur méthode de travail en passant par le téléworking. Si pour beaucoup d’entre nous, travailler depuis la maison signifie moins de temps perdu dans le trafic, cela cause aussi quelques désagréments. Outre notre concentration relative, on travaillerait aussi plus longtemps.
NordVPN, une entreprise qui fournit des connexions sécurisées à des entreprises en a fait le constat. Pour accéder à leur réseau, les employés doivent se connecter via le serveur de NordVPN. Ils ont ainsi pu dresser un constat par pays.
C’est aux États-Unis que la différence est la plus importante. Un jour de télétravail compte 3 heures de plus qu’un jour de travail traditionnel. Les employés sont passés de 8 heures de travail à 11 heures.
En Belgique, la différence est d’une heure. Mais on travaillait déjà en moyenne 9 heures par jour. Du coup, selon les données de NordVPN, les Belges sont à 10 heures de travail.
En Italie, il n’y a pas de différence. Les employés qui peuvent le faire continuent de travailler 8 heures par jour. L’Italie a été le premier pays touché par le coronavirus en Europe et le premier à adopter un confinement.
Nuances
Le temps que l’on passe connectés ne signifie pas forcément du temps de travail effectif. Comme nous l’explique Eva De Winter, coprésidente de l’association des psychologues du travail Vocap, ‘La frontière entre le travail et la vie privée s’estompe beaucoup plus, voire disparaît complètement’, explique-t-elle. De plus : ‘Nous sommes connectés en permanence via notre ordinateur portable ou notre smartphone, ce qui rend difficile de terminer le travail à proprement parler.’
Ajoutez à cela la pression sociale. Beaucoup veulent prouver à leur chef ou leurs collègues qu’ils travaillent vraiment: ‘Beaucoup pensent qu’ils sont trop souvent distraits par des enfants ou d’autres choses à la maison et qu’ils doivent donc travailler plus longtemps pour compenser cela.’
Par contre, comme on choisit son propre programme et qu’on n’est pas distrait par nos collègues, on a tendance à prendre moins de pauses, explique la psychologue du travail.
Santé mentale
Ces heures supplémentaires, qu’elles soient effectives ou non, contribuent à détériorer notre santé mentale, poursuit De Winter. Les symptômes sont connus: stress et fatigue qui mènent à l’anxiété voire à la dépression. Plusieurs études en ont apporté la preuve.
La situation est encore plus difficile pour les gens qui ne sont pas habitués au télétravail: ‘Si vous n’êtes pas habitué à toujours être en ligne, c’est un gros choc. Tout le monde n’est pas aussi doué pour délimiter les frontières.’
Il y a toutefois quelques astuces pour se faciliter la tâche: ‘Ajoutez de la routine à votre journée, comme si vous étiez vraiment au travail. Assurez également un lieu de travail séparé et ne travaillez pas toute la journée dans votre canapé ou à la table de la cuisine.’
Et de conclure: ‘Cela aide à structurer votre travail chaque jour vers un objectif spécifique. Si vous y êtes parvenu en fin de journée, vous pouvez clôturer plus facilement la journée de travail. Et bougez assez. Dans tous les cas, cela vous aide à rester en bonne santé mentale. Certainement dans une période où vous ne sortez pas beaucoup.’